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« L'École des Robinsons » Sommaire« Mathias Sandorf »





1882 - « Le Rayon Vert ».(Edit)




Commentaire : Le Rayon vert est un roman de Jules Verne paru en feuilleton dans Le Temps du 17 mai au 23 juin 1882 et, en volume, le 24 juillet de la même année, inspiré du phénomène optique éponyme : le « rayon vert ».
Les héros cherchent à voir ce rayon avec beaucoup de patience dans les parages de l'Écosse (peu favorables à son observation à cause des brumes). Après de nombreuses tentatives d'observation se concluant par des échecs causés par les nuages, des nuées d'oiseaux ou la voile d'un bateau, au loin, qui vient leur cacher le soleil, le phénomène se présentera, mais chacun des deux personnages principaux sera trop occupé à découvrir l'amour dans les yeux de l'autre pour faire attention à l'horizon.
La grotte de Fingal est une caverne basaltique située en Écosse, dans l'île de Staffa. Elle forme une nef soutenue par des parois de basalte colonnaire dans laquelle la mer s'engouffre jusqu'à 69 m en clapotant, ce qui a amené à qualifier la grotte de "caverne musicale". Lorsque Mendelssohn découvrit les coulées de lave figées en formes géométriques parfaites à marée basse, il exprima son enthousiasme par la composition d'une pièce symphonique intitulée Les Hébrides. Le lieu a également inspiré Jules Verne qui y a dépeint la scène finale de son roman Le Rayon vert.


Mot-Clés : acoustique, grotte harmonieuse, harpe éolienne, musique surnaturelle, écho


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Illustrations : http://www.scribd.com/full/3213045?access_key=key-wgrzgx5v2uh2crrk7pu
Illustrations : http://www.renepaul.net/collection_verne1/galerie.htm?rayon_vert




Extrait.................. « Chap. XIX — La Grotte de Fingal — La lumière, venue du dehors, se jouait sur tous ces angles à facettes. Reprise par l’eau intérieure, réfléchie comme dans un miroir, s’imprégnant aux pierres sous-marines, aux herbes aquatiques, de teintes vertes, rouge sombre ou jaune clair, elle allumait de mille éclats les saillies des basaltes, qui plafonnaient en caissons irréguliers à la voûte de cette hypogée sans rivale au monde.
Au-dedans régnait une sorte de silence sonore – s’il est permis d’accoupler ces deux mots –, ce silence spécial aux excavations profondes, que les visiteurs ne songeaient pas à interrompre. Seul, le vent y promenait un effluve de ces longs accords, qui semblent faits d’une mélancolique série de septièmes diminuées, s’enflant et s’éteignant peu à peu. On eût cru entendre, sous son souffle puissant, résonner tous ces prismes comme les languettes d’un énorme harmonica. N’est-ce pas à cet effet bizarre qu’est dû le nom d’An-Na-Vine, « la grotte harmonieuse », ainsi que cette caverne est appelée en langage celtique ?
« Et quel nom pouvait mieux lui convenir ? dit Olivier Sinclair, puisque Fingal était le père d’Ossian, dont le génie a su confondre en un seul art la poésie et la musique.
– Sans doute, répondit le frère Sam ; mais, comme le disait Ossian lui-même : « Quand mon oreille entendra-t-elle le chant des bardes ? Quand mon cœur palpitera-t-il au récit des actions de mes pères ? La harpe ne fait plus retentir les bois de Sebora ! »
– Oui, ajouta le frère Sib, « le palais est maintenant désert, et les échos ne répéteront plus les chants d’autrefois ! »
La profondeur totale de la grotte est estimée à cent cinquante pieds environ. Au fond de la nef apparaît une sorte de buffet d’orgue, où se profilent un certain nombre de colonnes d’un gabarit moindre qu’à l’entrée, mais d’une égale perfection de lignes.
[...] Tous, en extase devant ce féerique décor, ne savaient comment formuler leurs impressions.
« Quel palais enchanté ! dit enfin Miss Campbell, et quel esprit prosaïque serait celui qui se refuserait à croire qu’un Dieu l’a créé pour les sylphes et les ondines ! Pour qui vibreraient, au souffle des vents, les sons de cette grande harpe éolienne ? N’est-ce pas cette musique surnaturelle que Waverley entendait dans ses rêves, cette voix de Selma dont notre romancier a noté les accords pour en bercer ses héros ?
– Vous avez raison, Miss Campbell, répondit Olivier, et, sans doute, lorsque Walter Scott cherchait ses images dans ce poétique passé des Highlands, il songeait au palais de Fingal.
– C’est ici que je voudrais évoquer l’ombre d’Ossian ! reprit l’enthousiaste jeune fille. Pourquoi l’invisible barde ne réapparaîtrait-il pas à ma voix, après quinze siècles de sommeil ? J’aime à penser que l’infortuné, aveugle comme Homère, poète comme lui, chantant les grands faits d’armes de son époque, s’est plus d’une fois réfugié dans ce palais, qui porte encore le nom de son père ! Là, sans doute, les échos de Fingal ont souvent répété ses inspirations épiques et lyriques, dans le plus pur accent des idiomes de Gaël. Ne croyez-vous pas, monsieur Sinclair, que le vieil Ossian a pu s’asseoir à la place même où nous sommes, et que les sons de sa harpe ont dû se mêler aux rauques accents de la voix de Selma ?
– Comment ne pas croire. Miss Campbell, répondit Olivier Sinclair, à ce que vous dites avec un tel accent de convictions ?
– Si je l’invoquais ? » murmura Miss Campbell.
Et de sa voix fraîche, elle jeta à plusieurs reprises le nom du vieux barde à travers les vibrations du vent.
Mais, quel que fût le désir de Miss Campbell, et bien qu’elle l’eût appelé par trois fois, l’écho seul répondit. L’ombre d’Ossian n’apparut pas dans le palais paternel.
Cependant, le soleil avait disparu sous d’épaisses vapeurs, la grotte s’emplissait de lourdes ombres, la mer commençait à grossir au-dehors ; ses longues ondulations venaient déjà se briser bruyamment sur les derniers basaltes du fond. »






Documents(Edit)



../files/articles/julesverne/rayonvert1.jpgCarl Gustav Carus (1789 - 1869)
Fingal's Cave , Watercolour sketch, ca. 1844

../files/articles/julesverne/rayonvert2.jpg?
Fingal's Cave , gravure, XVIIIth century

../files/articles/julesverne/rayonvert2b.jpgJames Fittler
National Library of Scotland , gravure, 1802

../files/articles/julesverne/rayonvert3.jpg

../files/articles/julesverne/rayonvert4.jpgFingal's Cave, Isle of Staffa, Scotland - Ph: Hartmut Josi Bennohr, 2004

../files/articles/julesverne/rayonvert5.jpgFingal's Cave, Isle of Staffa, Scotland - ca 1890-1905

../files/articles/julesverne/rayonvert6.jpg

../files/articles/julesverne/rayonvert7.jpg











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