← « Les Tribulations d’un Chinois en Chine » | Sommaire | « Le Rayon Vert » → |
1881 - « L'École des Robinsons ».(Edit)
Commentaire : L'École des Robinsons est un roman de robinsonade de Jules Verne paru en 1882. Il fut d'abord publié dans le Magasin d'Éducation et de Récréation du 1er janvier au 1er décembre, puis en volume in-8° à partir du 13 novembre de la même année.
Mot-Clés : piano, tonalités
Télécharger le livre « L'École des Robinsons »
Illustrations : http://www.scribd.com/full/3212338?access_key=key-1ryka70pmui2xnvq4p13
Illustrations : http://www.renepaul.net/collection_verne1/galerie.htm?ecole_robinsons
Extrait.................. | « Chap. III — Où la conversation de Phina Hollaney et de Godfrey Morgan est accompagnée au piano — [...] Que le lecteur se contente de savoir qu’il y avait un magnifique salon de réception, et, dans ce salon, un piano, dont les accords se propageaient à travers la chaude atmosphère de l’hôtel, au moment où y rentrait l’opulent Kolderup. [...] [E]lle et lui étaient dans le salon : elle, devant son piano ; lui, à demi étendu sur un canapé, écoutant vaguement les notes perlées des arpèges, qui s’échappaient des doigts de cette charmante personne. – M’écoutes-tu ? dit-elle. – Sans doute. – Oui ! mais m’entends-tu ? – Si je t’entends, Phina ! Jamais tu n’as si bien joué ces variations de l’Auld Robin Gray. – Ce n’est pas Auld Robin Gray que je joue, Godfrey… c’est Happy moment… – Ah ! j’avais cru ! répondit Godfrey d’un ton d’indifférence, auquel il eût été difficile de se méprendre. [...] Cela dit, Miss Phina était revenue vers son piano, et, soit qu’elle le voulût ou non, ses doigts jouaient en sourdine un morceau très à la mode, Le Départ du Fiancé, qui était bien de circonstance, on en conviendra. Mais Phina, sans s’en apercevoir peut-être, le jouait en « la » mineur, bien qu’il fût écrit en « la » majeur. Aussi, tout le sentiment de la mélodie se transformait avec ce mode, et sa couleur plaintive rendait bien les intimes impressions de la jeune fille. [...] Sur ces derniers mots, Phina s’était interrompue brusquement. Le petit doigt de sa main gauche venait de toucher un « sol » dièse… et le quatrième ne l’avait pas résolu sur la tonique du ton. Elle était restée sur la « sensible », comme le Raoul des Huguenots, lorsqu’il s’enfuit à la fin de son duo avec Valentine. Peut-être Miss Phina avait-elle le cœur un peu gros, mais son parti était bien pris de ne rien dire. Ce fut alors que William W. Kolderup, sans regarder Godfrey, s’approcha du piano : – Phina, dit-il gravement, il ne faut jamais rester sur la « sensible ! » Et, de son gros doigt qui s’abattit verticalement sur une des touches, il fit résonner un « la » naturel. » |
← « Les Tribulations d’un Chinois en Chine » | Sommaire | « Le Rayon Vert » → |