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« Les Cinq Cent Millions de la Begum » Sommaire« L'École des Robinsons »





1878/79 - « Les Tribulations d’un Chinois en Chine ».(Edit)


Lé-ou entendit : « Petite soeur cadette. »




Commentaire : Les Tribulations d'un Chinois en Chine est un roman de Jules Verne paru en 1879. Il fut publié dans Le Temps du 2 juillet au 7 août de cette année-là, puis mis en vente en volume dès le 11 août.


Mot-Clés : charivari, tuyau acoustique, phonographe, rouleau phonographique, lettre phonographique


Télécharger le livre « Les Tribulations d’un Chinois en Chine »


Illustrations : http://www.scribd.com/full/3213490?access_key=key-11zc62l99qnjhvfstvwc
Illustrations : http://www.renepaul.net/collection_verne1/galerie.htm?tribulations_chinois




Extrait.................. « Chap.1 — Où la personnalité et la nationalité des personnages se dégagent peu à peu — Ce n’était toutefois qu’un entracte dans le repas, une heure de farniente, dont la musique allait remplir les instants.
En effet, une troupe de chanteuses et d’instrumentistes entra dans le salon. Les chanteuses étaient jeunes, jolies, de tenue modeste et décente. Mais quelle musique et quelle méthode ! Des miaulements, des gloussements, sans mesure et sans tonalité, s’élevant en notes aiguës jusqu’aux dernières limites de perception du sens auditif ! Quant aux instruments, violons dont les cordes s’enchevêtraient dans les fils de l’archet, guitares recouvertes de peaux de serpent, clarinettes criardes, harmonicas ressemblant à de petits pianos portatifs, ils étaient dignes des chants et des chanteuses, qu’ils accompagnaient à grand fracas.
Le chef de ce charivarique orchestre avait remis en entrant le programme de son répertoire.
Sur un geste de l’amphitryon, qui lui laissait carte blanche, ses musiciens jouèrent le Bouquet des dix Fleurs, morceau très à la mode alors, dont raffolait le beau monde.
Puis, la troupe chantante et exécutante, bien payée d’avance, se retira, non sans emporter force bravos, dont elle alla faire encore une importante récolte dans les salons voisins. »

« Chap. IV — Dans lequel Kin-Fo reçoit une importante lettre qui a déjà huit jours de retard — [...] Kin-Fo se leva alors, fit une vingtaine de pas dans sa chambre, s’approcha un instant du tuyau acoustique qui le mettait en communication directe avec Wang. Il porta même le cornet à sa bouche, et fut sur le point de faire résonner le sifflet d’appel ; mais il se ravisa, laissa retomber le serpent de caoutchouc, et revint s’étendre sur le divan. [...]
[...] Il s’approcha alors d’une petite table de laque, sur laquelle était posée une boîte oblongue, précieusement ciselée. Mais, au moment de l’ouvrir, sa main s’arrêta.
« Que me disait sa dernière lettre ? » murmura-t-il.
Et, au lieu de lever le couvercle de la boîte, il poussa un ressort, fixé à l’une des extrémités. Aussitôt une voix douce de se faire entendre !
« Mon petit frère aîné ! Ne suis-je plus pour vous comme la fleur Mei-houa à la première lune, comme la fleur de l’abricotier à la deuxième, comme la fleur du pêcher à la troisième ! Mon cher cœur, de pierre précieuse, à vous mille, à vous dix mille bonjours !... »
C’était la voix d’une jeune femme, dont le phonographe répétait les tendres paroles.
« Pauvre petite sœur cadette ! » dit Kin-Fo.
Puis, ouvrant la boîte, il retira de l’appareil le papier, zébré de rainures, qui venait de reproduire toutes les inflexions de la lointaine voix, et le remplaça par un autre.
Le phonographe était alors perfectionné à un point qu’il suffisait de parler à voix haute pour que la membrane fût impressionnée et que le rouleau, mû par un mouvement d’horlogerie, enregistrât les paroles sur le papier de l’appareil. Kin-Fo parla donc pendant une minute environ. À sa voix, toujours calme, on n’eût pu reconnaître sous quelle impression de joie ou de tristesse il formulait sa pensée.
Trois ou quatre phrases, pas plus, ce fut tout ce que dit Kin-Fo. Cela fait, il suspendit le mouvement du phonographe, retira le papier spécial sur lequel l’aiguille, actionnée par la membrane, avait tracé des rainures obliques, correspondant aux paroles prononcées ; puis, plaçant ce papier dans une enveloppe qu’il cacheta, il écrivit de droite à gauche l’adresse [...] »

« Chap. V — Dans lequel Lé-ou reçoit une lettre qu’elle eût préféré ne pas recevoir — [...] « Ses lettres, pensait-elle, n’avaient pas de retard autrefois ! Je les lisais, l’âme émue ! Ou bien, au lieu de ces lignes qui ne s’adressaient qu’à mes yeux, c’était sa voix même que je pouvais entendre ! Là, cet appareil me parlait comme s’il eût été près de moi ! »
Et Lé-ou regardait un phonographe, posé sur un guéridon de laque, en tout semblable à celui dont Kin-Fo se servait à Shang-Haï. Tous deux pouvaient ainsi s’entendre ou plutôt entendre leurs voix, malgré la distance qui les séparait...
Mais, aujourd’hui encore, comme depuis quelques jours, l’appareil restait muet et ne disait plus rien des pensées de l’absent.
En ce moment, la vieille mère entra.
« La voilà, votre lettre ! » dit-elle.
Et Nan sortit, après avoir remis à Lé-ou une enveloppe timbrée de Shang-Haï.
Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Ses yeux brillèrent d’un plus vif éclat. Elle déchira l’enveloppe, rapidement, sans prendre le temps de la contempler, ainsi qu’elle avait l’habitude de le faire...
Ce n’était point une lettre que contenait cette enveloppe, mais un de ces papiers à rainures obliques, qui, ajustés dans l’appareil phonographique, reproduisent toutes les inflexions de la voix humaine.
« Ah ! j’aime encore mieux cela ! s’écria joyeusement Lé-ou. Je l’entendrai, au moins ! »
Le papier fut placé sur le rouleau du phonographe, qu’un mouvement d’horlogerie fit aussitôt tourner, et Lé-ou, approchant son oreille, entendit une voix bien connue [...] »

« Chap. X — Dans lequel Craig et Fry sont officiellement présentés au nouveau client de la « Centenaire » — [...] Le premier soin de Kin-Fo fut de « phonographier » à Péking, avenue de Cha-Coua, le changement de fortune qui le faisait plus riche qu’avant. La jeune femme entendit la voix de celui qu’elle croyait à jamais perdu, lui redire ses meilleures tendresses. Il reverrait sa petite sœur cadette. La septième lune ne se passerait pas sans qu’il fût accouru près d’elle pour ne la plus quitter. [...] »

« Chap. XIII — Dans lequel on entend la célèbre complainte des « Cinq Veilles du Centenaire » — [...] Un groupe d’hommes, de femmes, d’enfants, s’était formé autour d’un chanteur ambulant, qui paraissait très en faveur auprès de ce public des rues. On criait, on battait des mains, on l’applaudissait d’avance.
Le chanteur, lorsqu’il se vit en présence d’un suffisant auditoire, tira de sa robe un paquet de pancartes illustrées d’enjolivements en couleurs ; puis, d’une voix sonore :
« Les Cinq Veilles du Centenaire ! » cria-t-il. C’était la fameuse complainte qui courait le Céleste Empire ! [...] »

« Chap. XIV — Où le lecteur pourra, sans fatigue, parcourir quatre villes en une seule — [...] Pendant ce temps, la jeune veuve, seule dans son boudoir, regardait tristement l’appareil muet, qui ne lui faisait plus entendre la lointaine voix de l’absent.
« Ah ! disait-elle, il faut, au moins, qu’il sache que je n’ai cessé de penser à lui, et je veux que ma voix le lui répète à son retour ! »
Et Lé-ou, poussant le ressort qui mettait en mouvement le rouleau phonographique, prononça à voix haute les plus douces phrases que son cœur lui put inspirer.
Nan, entrant brusquement, interrompit ce tendre monologue. [...]
[...] Lé-ou ne répondit pas. Elle prit la main de son ami et l’entraîna dans le boudoir, devant le petit appareil phonographique, discret confident de ses peines !
« Je n’ai pas cessé un seul instant de vous attendre, cher cœur brodé de fleurs de soie ! » dit-elle.
Et, déplaçant le rouleau, elle poussa le ressort, qui le remit en mouvement.
Kin-Fo put alors entendre une douce voix lui répéter ce que la tendre Lé-ou disait quelques heures auparavant :
« Reviens, petit frère bien-aimé ! Reviens près de moi ! Que nos cœurs ne soient plus séparés comme le sont les deux étoiles du Pasteur et de la Lyre ! Toutes mes pensées sont pour ton retour... »
L’appareil se tut une seconde... rien qu’une seconde. Puis, il reprit, mais d’une voix criarde, cette fois :
« Ce n’est pas assez d’une maîtresse, il faut encore avoir un maître dans la maison ! Que le prince Ien les étrangle tous deux ! »
Cette seconde voix n’était que trop reconnaissable. C’était celle de Nan. La désagréable « vieille mère » avait continué de parler après le départ de Lé-ou, tandis que l’appareil fonctionnait encore, et enregistrait, sans qu’elle s’en doutât, ses imprudentes paroles ! Servantes et valets, défiez-vous des phonographes !
Le jour même, Nan recevait son congé, et, pour la mettre à la porte, on n’attendit même pas les derniers jours de la septième lune ! »






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