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1865/67 - « Les Enfants du Capitaine Grant ».(Edit)
Le « menure » ou oiseau-lyre. |
Commentaire : Les Enfants du capitaine Grant est un roman de Jules Verne paru en 1868. Il fut publié en feuilleton dans le Magasin d'Éducation et de Récréation du 20 décembre 1865 au 5 décembre 1867, puis en volume triple, le 23 juin 1868.
L'action commence en 1864. Alors que Lord et Lady Glenarvan font une excursion au large de Glasgow à bord de leur yacht, le Duncan, l'équipage pêche un requin dans le ventre duquel on découvre une bouteille de Veuve Clicquot qui contient un message de détresse en mauvais état, de la part d'un dénommé capitaine Grant et de deux de ses compagnons à cause du naufrage du Britannia ; ce dernier indique bien le degré de latitude (37° 11') du naufrage du Britannia, mais toute indication de longitude est devenue illisible. Le Duncan va effectuer une circumnavigation en essayant de se maintenir au plus près du degré de latitude indiqué sur le message de la bouteille. Lorsque la voie des mers s'éloignera de cette route, une partie de l'expédition coupera à travers la Patagonie. De l'Amérique du sud à l'Australie, Jules Verne à écrit là, un des plus beaux voyages extraordinaires.
Mot-Clés : symphonie naturelle, compositeur, piano, son lointain
Personnalités et œuvres citées : Mozart, Don Juan, Charles Gounod, Victor Massé, Félicien David, Wagner
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Illustrations : http://www.scribd.com/full/3212422?access_key=key-2527wyxb7jyb2yipun3k
Illustrations : http://www.renepaul.net/collection_verne1/galerie.htm?capitaine_grant
Extrait.................. | « Chap. XVI — Le Rio-Colorado — [...] On campa à la manière accoutumée, et la nuit aurait été bonne, n’eût été la présence des singes, des allouates et des chiens sauvages. Ces bruyants animaux, sans doute en l’honneur, mais, à coup sûr, pour le désagrément des oreilles européennes, exécutèrent une de ces symphonies naturelles que n’eût pas désavouée un compositeur de l’avenir. » « Chap. XVII — Les éleveurs millionnaires — [...] Paganel se laissait donc entraîner à ses méditations astronomiques, et il s’occupait plus des choses du ciel que des choses de la terre, quand un son lointain le tira de sa rêverie. Il prêta une oreille attentive, et, à sa grande stupéfaction, il crut reconnaître les sons d’un piano ; quelques accords, largement arpégés, envoyaient jusqu’à lui leur sonorité frémissante. Il ne pouvait s’y tromper. « Un piano dans le désert ! Se dit Paganel. Voilà ce que je n’admettrai jamais. » C’était très surprenant, en effet, et Paganel aima mieux croire que quelque étrange oiseau d’Australie imitait les sons d’un Pleyel ou d’un Érard, comme d’autres imitent des bruits d’horloge et de rémouleur. Mais, en ce moment, une voix purement timbrée s’éleva dans les airs. Le pianiste était doublé d’un chanteur. Paganel écouta sans vouloir se rendre. Cependant après quelques instants, il fut forcé de reconnaître l’air sublime qui frappait son oreille. C’était il mio tesoro tanto, du Don Juan. « Parbleu ! Pensa le géographe, si bizarres que soient les oiseaux australiens, et quand ce seraient les perroquets les plus musiciens du monde, ils ne peuvent pas chanter du Mozart ! » Puis il écouta jusqu’au bout cette sublime inspiration du maître. L’effet de cette suave mélodie, portée à travers une nuit limpide, était indescriptible. Paganel demeura longtemps sous ce charme inexprimable ; puis la voix se tut, et tout rentra dans le silence. [...] Entre autres, et pour la première fois, il leur fut donné d’admirer le « menure », c’est l’oiseau-lyre, dont l’appendice caudal figure le gracieux instrument d’Orphée. Il fuyait entre les fougères arborescentes, et lorsque sa queue frappait les branches, on s’étonnait presque de ne pas entendre ces harmonieux accords dont s’inspirait Amphion pour rebâtir les murs de Thèbes. Paganel avait envie d’en jouer. [...] Après les glaces et sorbets du dessert, les convives passèrent au salon. La soirée fut consacrée à la musique. Lady Helena, très bonne pianiste, mit ses talents à la disposition des squatters. Michel et Sandy Patterson chantèrent avec un goût parfait des passages empruntés aux dernières partitions de Gounod, de Victor Massé, de Félicien David, et même de ce génie incompris, Richard Wagner. [...] » |
Documents(Edit)
- Amphion et Zéthos tuèrent leur oncle Lycos, le régent de la cité, et prirent le pouvoir. Ils bâtirent alors une autre ville, en dessous de la Cadmée, et ils fortifièrent le tout en érigeant autour un rempart percé de sept portes. Ils nommèrent cette deuxième ville Thèbes, en l'honneur de Thébé, une nymphe, fille du dieu fleuve Asopos qui coulait près de la cité. La légende veut que pour bâtir le mur, Zéthos soulevait péniblement les pierres, alors qu'Amphion les soulevait sans peine, uniquement grâce au son de sa lyre [et de sa flûte].
- Selon la mythologie, quand Amphion, roi de Thèbes et fils d'Antiope et de Jupiter, fit construire des murailles autour de la cité, les pierres se mirent en place d'elles-mêmes au son de sa lyre : On dit même qu’Amphion, fondateur de la citadelle thébaine, remuait les pierres au son de la lyre, et, par sa prière harmonieuse, les menait où il voulait (Horace, Épîtres). Cette légende est évoquée en 1688 dans Niobe, Regina di Tebe d'Agostino Steffani.
- Saint Clément d'Alexandrie (mort en 216) - Discours aux Gentils (Προτρεπτικός προς Έλληνας) (pdf) — (html)
On dit d'Amphion de Thèbes et d'Arion de Metymne qu'ils étaient si habiles dans la musique que, par la seul puissance de leurs accords, celui-ci attirait les poissons; l'autre élevait les murs de Thèbes. Ces fables sont encore dans la bouche des Grecs et répétées en chœur dans leurs fêtes. On raconte du chantre de la Thrace qu'aux accents de sa voix les bêtes farouches déposaient leur férocité, et les arbres des forêts marchaient à sa suite. Je pourrais vous entretenir d'autres fables et vous parler d'autres musiciens, je veux dire d'Eunode de Locres et de la cigale de Pitho. Toute la Grèce était rassemblée pour célébrer à Pitho la défaite du fameux serpent chantée par Eunone : avait-il composé une ode ou une élégie sur ce sujet? je n'en sais rien. Le combat venait de commencer. C'était dans la saison de l'été, quand les cigales, excitées par la chaleur du soleil, chantent sous les feuilles dans les bois et sur les montagnes; leurs chants affranchis de mesure célébraient, non le serpent terrassé, mais le Dieu son vainqueur, et surpassaient les accords d'Eunone. Une de ses cordes vint à se rompre:à l'instant une cigale saute sur sa lyre, s'y pose comme sur une branche d'arbre, et continue de chanter. Le musicien se met en harmonie avec elle, et répare ainsi la corde qu'il a perdue.
- Saint Clément d'Alexandrie (mort en 216) - Discours aux Gentils (Προτρεπτικός προς Έλληνας) (pdf) — (html)
Amphion Building the Walls of Thebes Giovanni Luigi Valesio (Italian, 1583–1633) |
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