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« Le Sphinx des Glaces » Sommaire« Le Secret de Wilhelm Storitz »





1896/97 - « Le Testament d'un Excentrique ».(Edit)


Les « Six » sur une seule ligne, près de la rampe.

Il aurait fallu être sourd pour ne point entendre les roulements…

Il s’étourdit au fracas tumultueux des deux cataractes du Yellowstone.




Commentaire : Le Testament d'un excentrique est un roman de Jules Verne paru en feuilleton au Magasin d'éducation et de récréation de Hetzel du 1er janvier au 15 décembre 1899, puis en édition grand format illustré en 1900 chez ce même éditeur.
Il relate une gigantesque partie du jeu de l'oie à l'échelle des États-Unis (appelée l'Union à l'époque), dans laquelle chaque case correspond à un État des États-Unis. Ce livre fut écrit en 1897. Il raconte comment un richissime excentrique décide de léguer sa fortune à l'un des habitants de Chicago. Ainsi, à sa mort, un tirage au sort est organisé, et six "chanceux" sont désignés. Mais, afin de déterminer qui entrera en possession de la fortune convoitée, ils doivent disputer une partie de jeu de l'oie, à l'échelle des États-Unis. Dans Le Testament d'un excentrique, tout au contraire du Tour du monde en quatre-vingts jours avec Phileas Fogg, les déplacements des concurrents ne s'exposent qu'au hasard, par les dés que fait rouler imperturbablement Tornbrock. Ils n'ont aucun moyen d'enrayer cette machine. Ils ne sont pas maîtres de leur destin, ils sont des pions aux mains du hasard, et, pour eux, aucune feuille de route. On peut penser alors au poème de Stéphane Mallarmé, Un coup de dé jamais n'abolira le hasard, d'autant que Verne cite le poète dans son roman. [1]


Mot-Clés : auditoire, auditorium, orchestre, chœur d'orphéonistes, théâtre
Personnalités et œuvres citées : Lecocq, Varney, Audran, Offenbach, Beethoven, Strauss, Chopin, Haendel


Télécharger le livre « Le Testament d'un Excentrique »


Illustrations : http://www.scribd.com/full/3213352?access_key=key-17w799hpzlgw7di2g66l
Illustrations : http://www.renepaul.net/collection_verne1/galerie.htm?testament_excentrique




Extrait.................. « Chap. I — Toute une ville en joie — [...] La première moitié de ce cortège comprenait plusieurs compagnies de la milice, toutes en grande tenue sous les ordres de leurs officiers, un orchestre d’harmonie ne comptant pas moins d’une centaine d’exécutants, et un chœur d’orphéonistes de pareil nombre, qui devait, à différentes reprises, mêler ses chants aux accords de cet orchestre.
[...] Quoi qu’il en soit, toujours avec les mêmes démonstrations de joie, toujours au milieu des bruyants éclats de l’orchestre et des chants des orphéonistes qui venaient d’entonner le To the Son of Art, à travers les hips et les hourras de la foule, la longue colonne ininterrompue arriva devant l’entrée de Lincoln Park, à laquelle s’amorce Fullerton Avenue. Elle prit alors sur la gauche et chemina dans la direction de l’ouest, pendant deux miles environ, jusqu’à la branche septentrionale de la rivière de Chicago. Entre les trottoirs, noirs de monde, il y avait assez de largeur pour que le défilé pût s’opérer librement.
[...] Trois heures sonnaient alors, et il y eut lieu de faire une nouvelle station avant de revenir vers les quartiers est de la ville.
Cette fois, l’orchestre fit rage, jouant avec un entrain extraordinaire les plus vifs deux-quatre, les plus enragés allegros, empruntés au répertoire des Lecocq, des Varney, des Audran et des Offenbach. Il est même incroyable que tout ce monde ne soit point entré en danse sous l’action de ces rythmes de bals publics. En France, personne n’y eût résisté.
[...] De quatre heures à quatre heures et demie, il y eut un stationnement pendant lequel fut remarquablement exécuté par les orphéonistes, et aux applaudissements de l’innombrable auditoire, l’In Praise of God de Beethoven.
[...] Le cortège s’arrêta, et, avant de pénétrer sous l’ombrage de chênes magnifiques, les instrumentistes firent entendre l’une des plus entraînantes valses de Strauss.
Ce parc était-il donc celui d’un casino, et un immense hall attendait-il là tout ce monde, convié à quelque festival de nuit carnavalesque ?...
[...] Ce parc n’était pas un parc... C’était Oakswoods Cemetery, le plus vaste des onze cimetières de Chicago... Et ce char était un char funéraire, qui transportait à sa dernière demeure les dépouilles mortelles de William J. Hypperbone, l’un des membres de l’Excentric Club. »

« Chap. III — Oakswoods — [...] À ces paroles, dites d’une voix pénétrante qui s’entendit au loin, succéda l’exécution de la célèbre marche de Chopin, d’un effet si pénétrant dans les cérémonies de ce genre. Mais peut-être l’orchestre l’enleva-t-il d’un mouvement un peu plus vif que ne le portent les indications du maître symphoniste – mouvement qui correspondait mieux aux dispositions de l’auditoire et aussi du décédé. On était loin des sentiments dont Paris s’inspira aux funérailles de l’un des fondateurs de la République, lorsque la Marseillaise, d’une tonalité si éclatante, fut jouée sur le mode mineur.
Après ce morceau de Chopin, le clou du programme, un des collègues de William J. Hypperbone, celui avec lequel il s’était lié d’une plus étroite amitié, le président Georges B. Higginbotham, se détacha du groupe, vint se placer devant le char, et alors, dans une brillante oraison, il retraça en termes apologétiques le curriculum vitae de son ami.
[...] Au discours du plus intime des amis du défunt, le public répondit par des murmures flatteurs, qui gagnèrent peu à peu jusqu’aux derniers rangs dans l’enceinte d’Oakswoods. Ceux qui avaient entendu communiquèrent leur impression à ceux qui n’avaient pu entendre, et qui ne furent pas les moins attendris de l’auditoire.
Puis, l’orphéon et l’orchestre, unis dans un bruyant ensemble de voix et d’instruments, exécutèrent le formidable « Halleluyah » du Messie de Haendel.
La cérémonie touchait à sa fin, les numéros du programme étaient épuisés, et, cependant, on eût dit que le public s’attendait à quelque chose d’extraordinaire, peut-être de surnaturel. Oui ! telle était la surexcitation des esprits que personne n’eût trouvé surprenante une modification soudaine aux lois de la nature, quelque figure allégorique apparaissant dans le ciel, ainsi qu’autrefois à Constantin la croix de l’in hoc signo vinces, l’arrêt subit du soleil, comme au temps de Josué, afin d’éclairer cette grande manifestation pendant une heure encore, enfin un de ces faits miraculeux, dont les plus farouches libres penseurs n’eussent pu nier l’authenticité... [...] »

« Chap. V— Le Testament — [...] Parmi les principaux hôtels on cite Palmer House de State and Monroe Street, Continental de Wabash Avenue and Monroe Street, Commercial et Fremont House de Dearborn and Lake Street, Alhambra d’Archer Avenue, Atlantic, Wellington, Saratoga, et vingt autres. Mais, pour l’importance, pour l’aménagement, pour l’activité, pour le bon ordre des services, en laissant à chacun la faculté d’y loger à l’américaine ou à l’européenne, c’est l’Auditorium qui l’emporte, vaste caravansérail, dont les dix étages se superposent à l’angle de Congress Street et de Michigan Avenue, en face du Lake Park. Et non seulement cet immense édifice peut donner asile à des milliers de voyageurs, mais il renferme un théâtre assez vaste pour recevoir huit mille spectateurs. [...]
[...] Un murmure de satisfaction courut à travers les rangs de l’auditoire. Me Tornbrock dut attendre qu’il se fût apaisé avant de prendre sa lecture interrompue pendant une demi-minute.
[...] Lorsque Me Tornbrock s’arrêta après cette longue phrase pour reprendre haleine, si plusieurs murmures se manifestèrent, ils furent promptement réprimés par la majorité de l’auditoire, évidemment favorable au défunt. Et, cependant, tout ce monde n’était pas venu s’entasser à l’Auditorium pour entendre une leçon sur le Noble Jeu de l’Oie.
[...] Aussi l’auditoire s’abandonna-t-il à de chaleureux applaudissements ; et bientôt toute la rue acclama l’ingénieuse invention du testateur. [...] »

« Chap. XIV— La cloche d’Oakswoods — Un coup de tonnerre, qui serait entendu de toutes les parties du globe terrestre, n’eût pas produit plus d’effet que ce coup de dés, sorti du cornet de Me Tornbrock, à huit heures sonnant, le 24 juin, dans la salle de l’Auditorium. Les milliers de spectateurs qui assistaient à ce tirage – avec la pensée qu’il pourrait être le dernier du match Hypperbone – le proclamèrent dans tous les quartiers de la cité chicagoise, et des milliers de télégrammes le répandirent aux quatre coins de l’Ancien et du Nouveau Monde. [...] »








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  1. Michel Serres. Le texte parallèle: la vallée de la mort. in "Jouvences sur Jules Verne". Les Éditions de Minuit. 1974. Pages 243-250.





   
   
   
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