« Tout ce qui bouge sur un écran est du cinéma. » (Jean Renoir) |
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Sergueï Lonitza, Portret, 2002
On the Photographic, par Éric Vidal
http://www.lussasdoc.com/etatsgeneraux/2003/sem_stonys.php4
After the particularly memorable The Halt, a beautifully lethargic exploration of bodies haunted by the breathing of sleepers and insect noises, shown during the 2001 programme, Serguei Loznitsa returns with a series of black and white portraits. The “documentary style” of these images of farmers posing in their natural environment evokes the portraits taken by the German, August Sander, between the wars or the photographs by Dorothy Lange commissioned by the Farm Security Administration to document rural America during the Great Depression. A series marked by frontal shooting, elaborate black and white, sharp focus, nuance and gradation, a sense of length: these “portraits” deprived of words (but not sounds) evoke, through the editing rhythm of their sequences, the wall of a gallery or the silence of the lay out of an exhibition catalogue. Interspliced with black screens, shots of coal black water and shadow laden lands in an expressionist style, the film reveals, beyond the characters who are filmed without pathos by the mechanical process of recording, a ruined territory where the harshness of living conditions can be guessed. Here, as with Audrius Stonys, few or no words, but a rich soundtrack full of snatches of voice and various sounds within which we feel the presence and vibration of cinema.
Du photographique, par Éric Vidal
http://www.lussasdoc.com/etatsgeneraux/2003/sem_stonys.php4
Programmé lors de l’édition 2001 – on se souvient en particulier de The Halt, belle exploration léthargique des corps hantée par le souffle de dormeurs et des bruits d’insectes –, Serguei Loznitsa revient avec une série de portraits en noir et blanc. Le « style documentaire » de ces images de paysans posant dans leur environnement naturel n’est pas sans évoquer les typologies des portraits de l’Allemand August Sander dans l’entre-deux-guerres, ou encore les photographies de Dorothéa Lange réalisées dans le cadre de la commande de la Farm Security Administration pour documenter l’Amérique rurale de la Grande Dépression.
Frontalité de la prise de vue, noir et blanc élaboré, netteté, nuances des gradations, sens des durées, distanciation, série : ces « portraits » privés de parole (mais pas de sons) renvoient, par le rythme du montage des séquences, au mur de la galerie ou au silence de la mise en page du livre d’exposition. Entrecoupé d’écrans noirs, de plans d’eaux charbonneux et de terres enténébrées sur un mode expressionniste, le film dévoile, au-delà des personnages fixés sans pathos par l’enregistrement mécanique, un territoire ruiné où se devine la rudesse des conditions d’existence. Ici, comme chez Audrius Stonys, peu ou pas de paroles, mais un champ sonore riche en bribes de voix et rumeurs diverses dans lequel s’immisce et vibre le cinéma.
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