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2.3. L’attention et la conscience inter-active(Edit)
Les conditions d'un système de musique en réseau participent aux questions actuelles à propos des interactions à distance médiatées par les réseaux électroniques, dont notamment celles concernant les communications inter-individuelles. Selon Gutwin et Greenberg (Gutwin & Greenberg, 2001)[1], les notions de perception, d'attention et de conscience (sensible) dans une situation face-à-face, notamment dans les configurations d'échanges, de conversation et de collaboration de travail, font partie intégrante de la communication conséquentielle, de l'alimentation de la conversation inter-individuelle et de la communication intentionnelle (ce que nous pourrions appeler la distinction entre destinataire et destinateur, c'est-à-dire toutes les conventions d'adresse et d'adressage). La configuration d'un concert traditionnel est un exemple de couplage serré et de collaboration synergétique dans lesquels les participants acquièrent un degré élevé d'attention et de conscience collective. Alfred Schütz dans son article « Faire de la musique ensemble » a relevé cet aspect de la relation sociale qui est particulière à la situation musicale; nous pourrions aussi nous reporter à des ouvrages plus anciens tels que « Comment Écouter » (« Peri tou akouein ») de Plutarque[2], et quelques extraits des Livres I et III des « Essais » de Montaigne dont
la parole est à moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute.[3] |
Les gestes, expressions faciales et mouvements corporels des musiciens partenaires, tout autant que les sons émis par leurs instruments sont des indices signifiants et intentionnels pour les autres musiciens (Malhotra, 1981)[4]. D'autres recherches indiquent que les musiciens sont aussi très sensible à la réponse (feedback) acoustique de l'environnement dans lequel ils jouent (Sawchuk, Chew, Zimmermann, Papadopoulos & Kyriakakis, 2003)[5]. Idéalement, un dispositif de musique en réseau devrait faciliter un haut degré d'attention individuelle et collective similaire à celui dont les instrumentistes font l'expérience dans une configuration de concert traditionnel.
(à développer : rapport à l’écoute flottante pouvant résulter de la combinaison entre écoute de son propre jeu et écoute du distant simultanément; voir aussi la question de l’adresse et du destinataire/destinateur) → destinerrance, Derrida)
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- ↑Gutwin C. & Greenberg S. (2001). The Importance of Awareness for Team Cognition in Distributed Collaboration. In Report 2001-696-19, Dept Computer Science, University of Calgary, Alberta, Canada, (pp. 1-33).
- ↑Plutarque (ca. 100[1995]). Comment Écouter. Traduit du grec par Pierre Maréchaux, collection « Petite Bibliothèque », (pp. 52-53). Paris: Éd. Payot & Rivages.
- ↑Montaigne (1580[2004]). Essais, I, 40 - Considérations sur Cicéron. Collection « Quadridge », 2004, (p. 251). Paris: Presses Universitaires de France; Et aussi: Montaigne (1588[2004]). Essais, III, XIII — De l'Expérience. Collection « Quadridge », 2004, (pp. 1067-1088). Paris: Presses Universitaires de France.
- ↑Malhotra V. (1981). The Social Accomplishment of Music in a Symphony Orchestra: A Phenomenological Analysis. In Qualitative Sociology, Vol. 4, no. 2, (pp. 102-125).
- ↑Sawchuk, A., Chew, E., Zimmermann, R., Papadopoulos,C. & Kyriakakis,C. (2003). Supra ?.