On extended, boundless, vibratory and in-the-now sympathy music

http://jeromejoy.org/


  || NEWS                 || BIO   | SHOWS   | CATALOG                 || PROJE(C)TS   | MP3s   | CDs   | VIDEOS                         || BIBLIO   | STUDIES   | DOCUMENTATION   | PH.D.   | EDU                 | COLLECTIVE JUKEBOX   | NOCINEMA.ORG   | CONCERTS FILMS   || AUDITO   | QWAT?                   || home   | contact  |     |    🔎  |

  Last changed - French time: 2011/04/28 04:00     > Recent changes

 


L'Écoute à Distance

Circuits d'Écoute

UNE ÉPOQUE CIRCUITÉE

Réflexion sur l’organologie des arts en réseau : Le passage de l’Internet à un état musical

(Jérôme Joy)


2.5.2. — Introduction : une question d'organologie Sommaire Auditoriums Internet
Sommaire Une Époque Circuitée
2.5.4. — Des circuits de participation et de production




2.5.3. — Les réseaux : un espace animé et instrumenté d'adresses(Edit)

Les réseaux, nous dit Lucien Sfez[1], apportent « — per se — la circulation », transforment « la relation au temps et à l’espace », soulignent l’interaction et « relient des champs hétérogènes ». Tout en signalant l’ambivalence des réseaux entre démocratie et contrôle, il rapporte les propos d’Al Gore présentant l’Internet comme

un service universel qui sera accessible à tous les membres de nos sociétés, et, ainsi, permettra une sorte de conversation globale, dans laquelle chaque personne qui le souhaite peut dire son mot[2].

Les réseaux sont sous leurs aspects techniques une mise en relation d’ordinateurs distants et sont définis de manière plus générale par Michel Bassand et Blaise Galland comme

un ensemble de points (personnes, groupes, lieux, etc.) liés selon des modalités multiples, de telle manière qu'ils forment un système d'échange de biens, de personnes, d'énergie, de capitaux, d'informations[3].

Ce qui permet de rejoindre la conception des réseaux sociaux par le sociologue Norbert Elias vus comme

un mouvement perpétuel, tissant et défaisant inlassablement des relations ; c'est effectivement ainsi que l'individu issu d'un réseau de relations humaines qui existait avant lui s'inscrit dans un réseau de relations humaines qu'il contribue à former.[4]

De son côté, Jean-Claude Risset prolonge son point de vue sur les investigations musicales à la fin de vingtième siècle en proposant de dynamiser nos présences :

L’apparition de réseaux de communication promettant de devenir de véritables « autoroutes » de l’information est l’un des faits marquants de la fin du XXème siècle. Il est vain d’essayer d’endiguer le développement de ces réseaux : il importe au contraire d’y être présent de la façon la plus efficace possible, de façon à y prendre part et à l’influencer au lieu de se faire prendre de vitesse et de subir les modalités déjà arrêtées. [...] Dans le domaine AST [Art-Science-Technologie], ces possibilités ouvrent de fascinantes possibilités de création et de diffusion. (Risset, 1998 ; pp. 145-146)

Les informations déposées sur les réseaux informatiques sont accessibles par toutes les machines connectées via un environnement self-media[5], le World Wide Web — une des applications sur l’Internet, inventée entre 1989 et 1993[6] —, développé à l’aide de la technique de l’hypertexte qui correspond à un système d’organisation basé, d’une part, sur des liens actifs (hyperliens) entre des documents (pages, mots, images, etc.) permettant de naviguer d’un item à un autre, et, d’autre part, sur un langage commun de codage lisible et reproductible sur des logiciels appropriés (navigateurs).

Dans notre propos, il s’agit, en quelque sorte, de percevoir métaphoriquement nos navigations et parcours, nos contributions et participations, ainsi que nos constructions plus ou moins expertes (tels que la construction d’un site web, la customisation[7] et le réagencement d’un blog ou d’un wiki, ou encore notre opération d’associer et de combiner par nous-mêmes différentes fonctions dynamiques, etc.), comme un espace que nous modulons individuellement et ensemble. Ceci est repérable en termes de modulation temporelle (gestions des différentes dimensions d’occupation du temps et de réaction), de modulation spatiale (présences, localisations, ubiquité, etc.) et d’agencements ou d’agrégations d’artéfacts ; c’est-à-dire des traces et des contenus que nous déposons et inscrivons, « en réponse à » ou « en attente de réponse de ». Ces marqueurs déposés s’appellent en sociologie des traces stigmergiques[8].

Cet espace d’adresses (et vice-versa d’« écoutes ») définit une plasticité, ou plutôt dans notre cas, une musicalité, des coordinations et organisations, ainsi qu’une perméabilité, fondées sur le changement et le mouvement : le principe n’en est pas l’inertie ni la pérennité (matérielle), pourtant nos traces perdurent sur ces mémoires numériques, glanées et répertoriées presque instantanément par les moteurs de recherche. Bref, l’Internet nous permet de rétablir l’écoute, l’écriture, la lecture, le partage des intimités, etc. ainsi que toutes les associations possibles entre ces activités, comme un déploiement d’une condition et reconnaissance individuelles et d’un devenir ensemble, créant dès lors des écarts critiques vis-à-vis des grégarités intimées par les médias de masse. Il s’agit d’un milieu associé, au sens de Simondon, quel que soit son degré de technicité, simple (navigation) ou complexe (programmation).

La technique est notre milieu de vie. [...] Tout geste (du plus banal au plus rare) s’effectue dans un milieu technique ; or tout milieu technique comporte de la mémoire[9] ;

le saut à faire pour rejoindre une dimension musicale au regard des potentiels de programmation, de coopération et de circuitage n’est pas si grand : je module, je compose, j’improvise, je réponds, j’assemble, j’inscris, j’écoute, je filtre, je prépare[10], je mixe, etc., (le je peut facilement être remplacé dans la série précédente par un nous), et tout cela en interdépendance et interaction avec les autres acteurs, producteurs et lecteurs : nous orientons, nous infléchissons, ajustons, et modifions nos participations en fonction des sollicitations, des mouvements et des actions d’autrui[11]. En fait, nous nous adressons mutuellement des indications, des invites, des sollicitations, des appréciations que chacun nous interprétons et auxquelles nous nous adaptons et réagissons, à l’image d’un ensemble musicien qui improvise[12] et joue ; chacun se projette dans autrui, anticipe, prévoit le dialogue, se questionne et questionne, avance des distinctions. Tout ceci demande du temps, de réserver et de consacrer (de plus en plus) du temps à ces activités, occupations et pré-occupations, en permettant d’élever celles-ci au niveau d’un travail qualifié et à la production de formes et de contenus qui sont destinés à autrui. Ce travail de publication et de publicité de contenus, auparavant relayé par des structures professionnelles ordonnées, réparties et hiérarchisées dans des champs disciplinaires scindés comprenant des instances de sélection et des valeurs de notoriété et de réputation, se retrouve ici piloté par les auteurs et interprètes eux-mêmes (Benjamin, 1936 [1971]). Il peut ainsi aisément varier ou changer de statut au gré des objectifs et intentions des protagonistes. Il en découle l’émergence d’économies singulières, voire alternatives, de la gestion des espaces, des temps et des productions (même en termes financiers et de rétributions), qui, il faut le noter, naissant sur les réseaux, peuvent être ensuite reportées ou adaptées dans la vie sociale quotidienne. La production et la création se mettent à dialoguer avec les traditions qui les fondent (l’histoire de l’art par exemple) en ouvrant des perspectives nouvelles et audacieuses de participation, de contribution et de circulation — l’usage normé, normatif et habituel étant de plus en plus vu comme une calamité ou un frein, réduisant tout un ensemble de possibilités. Ces gestions menées délibérément par les internautes construisent ainsi une sorte de multivers, un ensemble (Internet, les réseaux) composé de fragments continuellement changeants, allant des grilles et réseaux de fonctions offertes (email, web, blog, etc.) qui sont maniés et adaptés, jusqu’à, pour les plus experts — auto-formés et enrichis par les échanges d’expériences et de savoirs avec d’autres internautes —, la fabrication, l’invention et la programmation d’instruments et de fonctions[13].

Arrêtons-nous quelques instants avec Michel de Certeau sur ces créations et fabrications (De Certeau, 1980 [1990])[14], parfois laissées anonymes, plus ou moins minuscules et la plupart du temps gratuites et données à d’autres, tactiques silencieuses et antidisciplines inventives et amicales (et en cela, polémiques), qui naissent dans un environnement médiatique, d’autant plus que celui-ci est encouragé à se conformer à un espace des consommations, donc des contrôles, sous l’emprise des industries. Pourtant, malgré cette ambivalence, les réseaux électroniques étendent notre quotidien, nos pratiques quotidiennes et sociales des petites fabriques. Ceci m’apparaît semblable, dans une certaine mesure, au temps d’invention et à l’espace des tactiques laissées au gré d’un instrumentiste qui peut décider de ses propres doigtés et de ses degrés d’interprétation et d’articulation de jeux et de claviatures, face à une partition, ou encore, dans les marges et terrains d’improvisation aménagés dans certaines musiques, c’est-à-dire dans les ornements et degrés de nuances, voire même d’instrumentation et d’arrangement, jusqu’à l’improvisation (qu’il faudrait qualifier de « contrôlée » car s’appuyant et se décidant sur des grilles et des orientations propres à chacun). Ces productions silencieuses (comme dans la lecture) guettent l’occasion ; elles ont même des manières de saisir l’occasion dans l’Internet (qui en offre de multiples : sites, blogs, forums, etc.) pour se développer dans un environnement qui les mémorise : ces apports sont inscrits[15], repris par d’autres, amendés et améliorés, corrigés, annotés, commentés, enregistrés, sujets à des scénarios, et créent des récits, des trajectoires et des savoirs, quelle que soit leur importance. Michel de Certeau évoque même « l’art subtil des locataires, des locuteurs, des lecteurs, des piétons » (De Certeau, 1980 [1990])[16], et si nous prolongeons : des interprètes (musiciens), des internautes, des extranautes, des lurkers[17], etc. qui font des espaces (en réseau) des lieux pratiqués, des moments produits. Les registres de producteurs vont des pratiquants aux fabricateurs, jusqu’aux associations et regroupements de fabriquants pour gérer ou animer collectivement un objet.










  1. Sfez, Lucien. (1994). Symboliques des réseaux, idéologie de la communication. Un entretien avec Lucien Sfez par Jean-Marc Offner. In Flux, n°16, Avril-juin 1994; Sfez, Lucien. (1999). Idéologie des Nouvelles Technologies – Internet et les Ambassadeurs de la Communication. In Le Monde Diplomatique, Mars 1999, (pp. 22-23); et aussi : In Manière de voir, juillet-août 1999, n°46, (pp. 20-22). Accessible à http://www.monde-diplomatique.fr/1999/03/SFEZ/11782 .
  2. « The GII [Global Information Infrastructure] will not only be a metaphor for a functioning democracy, it will in fact promote the functioning of democracy by greatly enhancing the participation of citizens in decision-making. And it will greatly promote the ability of nations to cooperate with each other. I see a new Athenian Age of democracy forged in the fora the GII will create. [...]The final and most important principle is to ensure universal service so that the Global Information Infrastructure is available to all members of our societies. Our goal is a kind of global conversation, in which everyone who wants can have his or her say. » (Al Gore, Discours devant l'International Telecomunications Union, Buenos Aires, 21 mars 1994). Accessible à http://vlib.iue.it/history/internet/algorespeech.html .
  3. Bassand, Michel & Galland, Blaise. (1993). Dynamique des réseaux et société, Flux n°13/14, juillet-décembre 2003, (pp. 7-10). Accessible à http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/flux_1154-2721_1993_num_9_13_959 .
  4. Elias, Norbert. (1939 [1991]). La société des individus. (pp. 70-71). Paris: Fayard.
  5. « Nous passons des mass media aux self media. » (terme attribué à un universitaire québécois). (= «User generated content » ou « contenu généré par l’utilisateur »)
  6. Par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau. Voir http://www.w3.org/History/1989/proposal.html. (Gillies, James & Cailliau, Robert. (2000). How the Web was born: the story of the World Wide Web. Oxford: Oxford University Press; Berners-Lee, Tom. (1999). Weaving the Web. New York: HarperCollins). Les navigateurs développés à partir de 1993 : Mosaic, Lynx, Netscape, Internet Explorer, puis plus récemment, Mozilla, Safari, FireFox, etc. La première page Web publiée sur Internet: http://nxoc01.cern.ch/hypertext/WWW/TheProject.html. Et la plus ancienne conservée: http://www.w3.org/History/19921103-hypertext/hypertext/WWW/Link.html. Cela me ramène à mes premières rencontres avec l’informatique, d’abord avec IBM au milieu des années 80, puis avec Apple et NeXT Cube au début des années 90, ainsi que mes premières expérimentations sur Internet à partir de 1994.
  7. Autre terme pour ce qui peut s’apparenter au « tuning »: accordage, réglage, mise au point, préparation d’un dispositif existant, modification organique.
  8. La « stigmergie » (du grec stigma, le signe, et ergon, le travail ou l’œuvre) est la stimulation des agents collaborant à une tâche par le résultat, ou plus exactement par les multiples résultats élémentaires intermédiaires, de cette tâche. Cette stimulation se fait généralement à l’aide de marqueurs modifiant (marquant) l’environnement (Voir http://jesrad.wordpress.com/2007/10/15/quest-ce-que-le-socialisme-stigmergique/). — « Le terme stigmergique est compris ici au sens où les agents laissent des “traces” et créent une structure externe qui en retour, diachroniquement, les influence – de la même manière qu’I. Karsai et Z. Penzes décrivent le travail des guêpes construisant leur nid et dont la structure influence en retour le travail des autres guêpes (Karsai I., Penzes Z. (1993) Comb Building in Social Wasps: Self-Organization and Stigmergic Script. In Journal of Theoretical Biology. 161 (4) : pp.505-525) ou bien, au sens de la généralisation, dans le cas d’agents produisant des structures externes, stigmergiques, qui modifient leurs actions (Theraulaz G., Bonabeau E. (1995). Modelling the Collective Building of Complex Architectures in Social Insects with Lattice Swarms. In Journal of Theoretical Biology; 177 (4), pp. 381-400). » (Roth, Camille. (2008). Réseaux épistémiques : formaliser la cognition distribuée. In Sociologie du travail, Volume 50, n° 3, (pp. 353-371), juillet-septembre 2008). David Chavalarias (École Polytechnique, Paris), dans son exploration du Web comme système complexe, écrit que « le Web est un médium auto-organisé sur plusieurs échelles qui s'appuie sur un effet stigmergique, i.e. des traces laissées dans l'environnement servant de points de repères et de sources d'information aux différents protagonistes. » Voir http://chavalarias.com/ et http://chavalarias.free.fr/invite/index.htm (dernière consultation le 6 avril 2010). Il faudrait lire aussi, dans le prolongement des investigations scientifiques, le roman de science-fiction La Grande Explosion (1962) de Eric F. Russell (à propos de la planète K22g): voir http://web.archive.org/web/20050315170821/http://tmh.floonet.net/books/tgetoc.html.
  9. « La technique n’est pas un moyen au service d’une fin non technique, la technique est notre milieu de vie. Le milieu de l’homme est technique ; l’histoire de la technique est donc aussi une histoire de l’individuation humaine. Tout geste (du plus banal au plus rare) s’effectue dans un milieu technique ; or tout milieu technique comporte de la mémoire. Comprendre l’homme (l’hominisation) ne peut se faire sans réfléchir à ce que cela signifie que d’avoir un milieu technique, c’est-à-dire sans comprendre ce que signifient l’extériorisation des organes et l’intériorisation des prothèses ou des médiations individuantes. » Voir http://www.arsindustrialis.org/milieu . Cf. Supra 4.
  10. Au sens de “préparer un instrument” (comme par exemple, John Cage et le piano préparé : Sonates et Interludes pour piano préparé, 1946-48), i.e. de modifier, d’adapter et de “tuner” sa structure (ou la nature du rendu de celle-ci lorsqu’on l’anime) par diverses techniques étendues de jeu et d’utilisation (plus ou moins non conventionnelles), ce qui demande d’ajuster et de réagencer des éléments qui le constitue, ou encore d’ajouter des réglages. L’intention est de se réapproprier un instrument pour un objectif créatif dépassant les conventions classiques (ce qu’Howard Becker appelle une activité de « franc-tireur » (Becker, 1982 [1988], p. 242).
  11. « Par conversation, j’entends tout dialogue sans utilité directe et immédiate, où l’on parle surtout pour parler, par plaisir, par jeu, par politesse. […] Elle marque l’apogée de “l’attention spontanée” que les hommes se prêtent réciproquement et par laquelle ils s’entre-pénètrent avec infiniment plus de profondeur qu’en aucun rapport social. […] Les interlocuteurs agissent les uns sur les autres, de très près, par le timbre de la voix, le regard, la physionomie, les passes magnétiques des gestes, et non pas seulement par le langage. » (Tarde, Gabriel. (1901 [1989]). L’Opinion et la Foule. (p. 126, 132). Paris: P.U.F.) — « Dans le feu de la conversation, les uns sont bûches, les autres flammes. Quelques personnes, non les moins méritantes se contentent de rôle de pincettes. Elles attisent sic, remuent, mettent de l’ordre, empêchent l’incendie. » (CHEVS (centre d’archives privées de la Fondation Nationale des Sciences Politiques à Paris), Fonds Gabriel Tarde, GTA 58, Poèmes « pensées-mêlées » « pensées détachées » 1864-1868)
  12. « [Dans le domaine du jazz, tout comme dans les musiques les plus récentes,] [o]n pourrait considérer que le compositeur et l’interprète ne font qu’un, puisque aussi bien l’improvisation équivaut à une composition. » (Becker, 1982 [1988]. p. 36). — « Le concert “live” est une modalité de la répétition, surtout en jazz. La scène du studio ou de l’enregistrement ou encore l’écoute réitérée chez soi au casque, pour moi, c’est une scène d’écriture. Le magnétophone, le phonographe servent à écrire. […] Un nouveau système se met en place, où il n’y a pas d’un côté le temps de l’écriture, et de l’autre le temps de la performance: l’écriture, c’est de la performance et la performance, c’est de l’écriture. » (Stiegler, Bernard. (2004). Électricité, Scène et Studio – Dialogue entre Rodolphe Burger et Bernard Stiegler. In “Révolutions Industrielles de la Musique”, édité par Nicolas Donin et Bernard Stiegler, Cahiers de Médiologie / Ircam, n° 18, (pp.101-108). Paris: Librairie Arthème Fayard).
  13. « La liberté buissonnière des pratiques ». (Giard, Luce. Histoire d’une Recherche. In De Certeau, 1980 1990. p. XIV).
  14. « La fabrication à déceler est une production, une poiétique, — mais cachée, parce qu’elle se dissémine dans les régions définies et occupées par les systèmes de la “production” (télévisée, urbanistique, commerciale, etc.) et parce que l’extension de plus en plus totalitaire de ces systèmes ne laisse plus aux “consommateurs” une place où marquer ce qu’ils “font” des produits. [...] Ces “manières de faire” constituent les mille pratiques par lesquelles des utilisateurs se réapproprient l’espace organisé par les techniques de la production socioculturelle. » Ibid. (De Certeau, 1980 [1990]. p. XXXVII et XL).
  15. « Le secret de l’écriture, le va-et-vient du texte, en train de se faire, pré-textes, textes de soutien, brouillons, ratures, dérobades de la pensée devant le bien-connu, autant que anamnèse nécessaire pour dissiper le préjugé possible, — si cela aussi était exposé à ce qu’on appelle par antiphrase la communication, nous demandions-nous, qu’adviendrait-il ? Peut-être est-ce là l’épreuve qui attend l’écriture à l’âge postmoderne. » (Lyotard & Chaput, 1985. pp. 6-7)
  16. Cf. Ibid. (De Certeau, 1980 [1990]. pp. XLIX-LI).
  17. Un « lurker » (de l’anglais, “to lurk”, se tapir) est un individu qui lit les discussions sur un forum Internet, “newsgroup”, messagerie instantanée ou tout autre espace d'échange mais sans y participer. Le néologisme « dé-lurker » est utilisé pour désigner le moment où le nouveau-venu sort de cette phase d'observation et d'adaptation et se met à contribuer au forum. http://toiltheque.org/Alsic_volume_1-7/Info/gloss.htm. Pour la notion d’extranaute : Cf. Infra 194.




2.5.2. — Introduction : une question d'organologie Sommaire Auditoriums Internet
Sommaire Une Époque Circuitée
2.5.4. — Des circuits de participation et de production






   
   
   
    [Edit] [History] [UP] [List of all pages] [Create page]   [Erase cookies]


1995/2020 — Powered by LionWiki 3.1.1 — Thanks to Adam Zivner — webmaster & webdesign : Jérôme Joy — Author : Jérôme Joy — Any material is under copyleft © with in-line & in-text attributions —
http://jeromejoy.org/ — Hosted by nujus.net NYC since 2007, and by The Thing NYC (between 1995-2007 — Thanks to Wolfgang Staehle and the Thing team).