Robert Ashley a utilisé des principes de feedback sonores dans la performance "The Wolfman" (1964) créant des sons hurlants entre un microphone et un haut-parleur, et en chantant directement dans le même microphone afin de faire moduler le feedback avec sa voix. Les sons vocaux et la partie sur bande magnétique étaient amplifiés sur des systèmes indépendants monoraux de haut-parleurs produisant ainsi un niveau sonore très élevé durant la performance. L'intention de la partie sur bande magnétique diffusée simultanément avec la partie vocale et les feedbacks (qui étaient les sources principales de cette performance) était de remplir l'espace et de transformer le tout en une sorte de "drone" électronique. Les choix des sons de la bande magnétique ont été choisis en fonction du spectre sonore couvert par les feedback et de compléter ce spectre par une tempête de sons plus courts donnant l'illusion de surgir de tout point de l'espace.
Robert Ashley used audio feedback in his avant-garde piece "The Wolfman" (1964) by setting up a howl between the microphone and loudspeaker and then singing into the microphone in way that modulated the feedback with his voice. The vocal sounds and the tape composition are to be amplified in performance by separate, monaural, amplifier-loudspeaker systems capable of producing extremely high sound-levels throughout the performance space. The idea of a tape composition, which is to come out of the same loudspeakers as the voice and the feedback (the main sound source for this composition), is to fill-in the ongoing performance sound and to transform the performance into an elaborate version of the 'drone' under the influence of electronics. The choice of what sounds should be on the tape is determined by the need to have the whole range of frequencies brought into the feedback, but to give those sounds a short duration-in other words, a blizzard of very short sounds across the whole frequency range-so that the illusion of the sounds coming from all parts of the room is preserved.
"Ashley indique que cette œuvre doit être réalisée avec un dispositif de haut-parleurs dont les volumes doivent être mis dans une position maximale pour que tout son capté par le microphone provoque automatiquement un larsen. Le chanteur doit chanter des phrases d'une durée de 13 secondes chacune. Durant les 3 premières et les 3 dernières secondes, le chant doit être tenu constant, et durant le reste du temps, il doit être altéré continuellement en prenant en compte à chaque fois qu'un seul de ces quatre paramètres : la hauteur (plus d'un octave), l'intensité sonore, la vocalisation (bouger la langue de l'arrière de la bouche vers l'avant et vice-versa), et l'ouverture/fermeture de bouche (lèvres fermées, bouchement largement ouverte). La bouche du chanteur doit rester très près du microphone ainsi le mixage entre les sons vocaux et les larsens crée une sorte d'illusion acoustique dans tout l'espace. Sur l'aspect théâtral de cette œuvre, il est indiqué que le chanteur doit apparaître sur scène, éclairée comme une scène de club, comme un chanteur de nightclub plutôt lamentable, patibulaire et sinistre. "The Wolfman" a acquis à l'époque une réputation d'œuvre malveillante et de torture sonore envers le public." — (GANN Kyle, "Robert Ashley", American Composers Series, Universities of Illinois, 2012. pp. 36-37) — Et aussi : AUSTIN Larry, KAHN Douglas (2011). "Source: Music of the Avant-Garde, 1966-1973". Berkeley, CA: University of California Press. pp. 143-145.
THE WOLFMAN, Robert Ashley, 1964
Pour cet enregistrement : performance à l'University of California at Davis, Los Angeles.
First performed on Charlotte Moorman's festival of the avant-garde, Judson Hall, New York. http://www.lovely.com/titles/cdalgamarghen2.html