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Darius Milhaud, Christophe Colomb(Edit)



  • Opéra en deux actes et 24 tableaux de Darius Milhaud sur un livret de Paul Claudel, op. 102. (1928)
    instrumentarium : 3 fl., 3 htb, 4 clar, 3 bassons, 4 cors, 3 trmpt, 3 trmb, 1 tuba, timbales, percussions (célesta, xylophone, caisse claire, caisse roulante, cymbale libre, 2 cymbales, castagnettes, crécelle, fouet, tambour de basque, tambourin, tam-tam, triangle, grosse caisse), harpe, cordes.
    Durée approx. : 2h20
    • Opera in 2 Acts and 27 Tableaux, op. 102 (Darius Milhaud)


  • Version de scène, pour chœur mixte à deux voix, fl., clar, basson, trompette, percussions (cymbales, cymbale suspendue, grosse caisse, caisse roulante, caisse claire, tam-tam, tambour de basque, triangle, machine à vent, grelots, woodblock), harpe, viol, alt, vlc, cntrbs, op. 318. (1952)
    Durée approx. : 2h00
    • Reduced version for mixed choir, fl., clar, bassoon, trumpet, perc., harp, vln, viola, vlc, cntrbs, op. 318 (Darius Milhaud)



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Christophe Colomb, de 1927 à 1936, jusqu'en 1956(Edit)

Paul Claudel écrit "Le Livre de Christophe Colomb" en deux semaines de l'été 1927 (entre le 23 juillet et 9 août, au retour du Japon et sur le point de repartir pour l'Amérique) au château de Brangues qu'il vient d'acheter, à la demande du célèbre metteur en scène allemant Max Reinhardt. Après avoir refusé à Richard Strauss et à Manuel de Falla (selon les propositions de Reinhardt et de José Maria-Sert), Claudel proposa à Darius Milhaud de faire la musique.

Le 23 mars 1928, Milhaud annonçait à Claudel qu'il avait terminé la première partie de "Christophe Colomb" et, au mois d'août, il était en mesure de lui faire entendre la partition complète, d'une durée d'environ deux heures. Finalement ce ne fut pas au Festival de Salzbourg, que dirigeait Reinhardt, mais à l'Opéra Unter den Linden de Berlin, que fut créé "Christophe Colomb", le 5 mai 1930 sous la direction d'Erich Kleiber, avec un succès immense et qui restera à l'affiche pendant deux années. La mise en scène est dirigée par le directeur même de l'opéra Franz Ludwig Hörth, et les décors étaient dus à un peintre grec Panos Aravantinos.

"Acteurs et choristes jouaient et chantaient à la perfection. Kleiber faisait ressortir la moindre nuance. Hörth mettait en valeur les intentions de Claudel. L'atmosphère de la scène et de la salle était électrique. Dans la loge d'honneur, on avait placé côte à côté Milhaud et Hindemith. Claudel, retenu en Amérique, ne put voir son œuvre que quelques jours plus tard. Ce fur un triomphe : il y eu vingt rappels après chaque partie..." (Paul Collaer, "Darius Milhaud", p. 202)




CHRISTOPHE COLOMB 1927

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L'œuvre est d'une telle ampleur et d'une telle complexité qu'elle requiert pour son exécution à Berlin plus de 100 répétitions rien que pour les parties jouées par le chœur (il y eut 120 répétitions d'ensemble — dont 100 avec choeurs — réservées, depuis, par l'Opéra de Berlin au Christophe Colomb de MM. Darius Milhaud et Paul Claudel). Paris n'accueille l'œuvre qu'en version de concert en 1936 (le 6 décembre), après Nantes où a lieu la première audition avec les chœurs de la Schola Cantorum ; Londres la programme l'année suivante en anglais ; puis de nouveau à Paris en 1939 à la salle Pleyel sous la direction de Manuel Rosenthal ; Anvers en 1940 en flamand ; New York en 1952, toujours en oratorio. En 1956 cette œuvre est remaniée substantiellement en inversant les deux parties de l'opéra pour une version concertante au Théâtre des Champs-Élysées. Toutefois la production de l'Opéra de Marseille rétablit la première structure en 1984.

Claudel à Milhaud (10 novembre 1927) : Il faut absolument une action qui d'un grand coup de reins ou d'épaule démarre et déchaîne les éléments réfrénés et toujours frémissants du chœur, il faut ce dialogue de la grêle voix humaine qui parle et de l'élément musical qui tantôt l'écoute et tantôt la submerge. D'autre part je crois que la musique a elle-même avantage à laisser dans son tissu de grands trous vides sans qu'elle soit complètement absente pendant que ses forces s'accumulent et se préparent à de nouvelles charges. Il faut qu'on la voir naître et que l'idée peu à peu devienne sentiment et puis tempête. (Cahiers Paul Claudel 3, p.84)





Pour résumer, un bref historique avec les grandes dates qui ont jalonné la réalisation musicale de "Christophe Colomb" :


version opéra



version oratorio



version de scène
(drame)

version radio


- 1930, 5 mai , version opéra (en langue allemande), Dir. Erich Kleiber, Chefs de Chœur Hugo Rüdel & Alexander Curth, (film : en partie fait de dessins animés), Unter den Linden Staatoper, Berlin (jusqu'en décembre 1932)
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- - 1936, 31 novembre, version oratorio (en langue française), Orchestre de l'OSP Orchestre Symphonique de Paris, Dir. Pierre Monteux, Chœur de la Schola Cantorum de Nantes (Dir. Mme Le Maignen), Théâtre Graslin, Nantes
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- - 1936, 6 décembre, version oratorio, Orchestre de l'OSP Orchestre Symphonique de Paris, DIr. Pierre Monteux, Chœur de la Schola Cantorum e Nantes (Dir. Mme Le Maignen), Paris
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- - 1937, 16 janvier, version oratorio (en langue anglaise), BBC Orchestra, Dir. Darius Milhaud, BBC Choral Society (Dir. Leslie Woodgate), Maida Vale Studio 1, Londres
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- --- 1937, version diffusée à la radio, Radio-Luxembourg (avec quatre scènes sonorisées avec des bruitages)
- - 1938, 28 mai, version oratorio, Dir. Otakar Jeremiáš, Prague
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- - 1939, 28 mai, version oratorio, Orchestre Radio Symphonique de Paris, Dir. Manuel Rosenthal, Chorale Raugel, Salle Pleyel, Paris
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- - -- 1940, 17 janvier, version oratorio (en flamand), Dir. Franz André, Radio nationale flamande (reprise le 20 nov 1946, Choeurs flamands, sous la direction de Jean Van Bouwel, choeurs français sous René Mazy, Radio Belge)
- - 1940, 17 janvier ?, version oratorio (en flamand), I.N.R. Institut National de Radiodiffusion, Dir. Franz André, chœurs de l'Opéra Royal Flamand d'Anvers ? (chef de chœur, Léonce Gras ?), Anvers
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- - 1940, février (19 janvier ?), version oratorio (en français), I.N.R. Institut National de Radiodiffusion ? (Paul Collaer), L’opéra en trois parties, présenté en version de concert et avec la collaboration de l’O.R.T.F., la R.T.B.-B.R.T., Bruxelles
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- - 1940, 27 décembre, récital de morceaux choisis, musique (piano) : Darius Milhaud, récitant : Madeleine Milhaud, League of Composers, Museum of Modern Art, New York
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- - 1946, version oratorio (en français), (Paul Collaer), Bruxelles
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- --- 1947, 1er/21 février, version radiophonique, composée, orchestrée et dirigée par André Jolivet, Club d'Essai de la R.F. (adaptation : Paul-Louis Mignon, réalisation : Maurice Cazeneuve, musique : André Jolivet), (reprise le 10 oct 1950)
- - 1950, 21 octobre, version oratorio (en langue allemande), Dir. Richard Kraus, mise en scène : Erich Bormann, décors : Walter Gondolf, Opernhaus Köln, Cologne
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- - 1951, 27 juillet, version oratorio (en langue italienne), Dir. Fiorenzo Carpi, mise en scène : Guido Salvini, décors : Giulio Coltellacci, Parco dei Nervi, Gênes
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- - 1952, 6-7 novembre, version oratorio (en langue anglaise), Philharmonic Orchestra (The Philharmonie Symphony Society), Dir. Dimitri Mitropoulos, Schola Cantorum (Dir. H. Ross), Carnegie Hall, New York
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1952, version musique de scène (Darius Milhaud)
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- - 1953, version oratorio, Dir. A. Wolff, Buenos Aires
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- -- 1953, 20/21 mai, version musique de scène, Dir. Pierre Boulez, mise en scène J.L. Barrault, décors Max (Marc) Ingrand, film 16mm de M. Boyer, Grand Théâtre de Bordeaux
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- -- 1953, 11 mars, (idem), radio-diffusé
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- -- 1953, 3 octobre, (idem), Théâtre Marigny, Paris
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- -- 1954, mai-juin, tournée en Amérique du Sud (Rio de Janeiro (7 au 23 mai), Teatro Santana Sao Paulo (26 mai au 3 juin), Montevideo (9 au 22 juin), Théâtre Colón Buenos-Aires (25 juin au 14 juillet), Santiago du Chili (17 au 28 juillet)), mise en scène J.L. Barrault
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- -- de 1954 à 1962, tournée Cie JL Barrault & M. Renaud (Berlin Schillerstheater, 5 octobre 1954, 1954-55 ; Port de Barcelone, 1 et 2 juillet 1955 ; Munich, 1er août 1956 (en allemand) ; Vienne, hiver 1956 ; Palace Theater, Londres du 12/11 au 12/12/1956 ; Montréal, janvier 1957 ; Broadway Winter Garden, New York du 30/01 au 2/02 1957 ; Vienne, 11 janvier 1957 (en allemand) ; Grand Auditorium de l'Exposition Internationale, Bruxelles, 25 sept 1958 ; Japon : Tokyo, Tukuska, Yalowaïa, d'avril à mai 1960 : Théâtre de France, Paris, septembre 1960 ; Essen, 23 février 1962 ; Wiesbaden, 24 mai 1962)
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- - 1954, version oratorio, Dir. Darius Milhaud, Rome
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- - 1954/1956, inversion des parties 1 et 2, et coupures:
• 127 mesures coupées dans partie 1 (sur 1779), 391 dans la partie 2 (sur 1686)
• scène "Les dieux barattent la mer" optionnelle (Milhaud)

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- - 1956, 31 mai, 2 juin, version oratorio, Orchestre Radio Lyrique, Dir. Manuel Rosenthal, Chœurs de la RTF (Dir. René Alix), Théâtre des Champs-Élysées, Paris [CD] [avec coupures : "la controverse"]
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- -- 1956, version musique de scène (avec parties inversées), mise en scène J.L. Barrault, Théâtre Marigny, Paris
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- - 1968, septembre, version oratorio, Graz
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- - 1973, 22 janvier, version oratorio (en français), Dir. Léonce Gras, 80e anniversaire de Milhaud, Beaux-Arts de Bruxelles, Bruxelles
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- 1984, version opéra, Dir. Henri Gallois, mise en scène Jacque Karpo, décors : Wolfram & Amrei Skalicki, Opéra de Marseille
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- 1992, version opéra, Orchestre et Chœurs de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne, Dir. Michel Swierczewski, Dir. artistique Pierre Jourdan, Théâtre Impérial de Compiègne [DVD]
reprise version 1954 avec scène "la controverse"
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- 1998, 28 septembre, version opéra, Dir. artistique Peter Greenaway, Unter den Linden Staatoper, Berlin
reprise version 1930
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Sources :
http://www.paul-claudel.net/sites/default/files/file/pdf/misesenscenes/claudel-dans-le-monde.pdf




CHRISTOPHE COLOMB, LONDRES 1937

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LONDON 1937




CHRISTOPHE COLOMB, NEW YORK 1952

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NEW YORK 1952
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NEW YORK 1952



Christophe Colomb, Darius Milhaud, enregistrement radiophonique, 9 novembre 1952, direction Dimitri Mitropoulos, New York
Christophe Colomb: Mack Harrell
Explicateur : John Brownlee
Reine Isabelle: Dorothy Dow
et avec Norman Scott, Adolph Anderson, et David Lloyd





Les tableaux dont se compose l'opéra se réduisent difficilement à un enchaînement traditionnel d'événements, chaque scène constituant à elle seule un tout, ce qui se prête davantage à la simple juxtaposition. Par rapport au texte fourni par Paul Claudel, les vingt-sept tableaux affichés même par les éditions les plus récentes de l'opéra se réduisent en fait à vingt-quatre. La suppression de la scène 17, intitulée "Les Dieux barattent la mer" (Paul Claudel), s'explique très probablement par l'aspiration à une plus grande concision. Le public peut en effet se passer d'apprendre que les malheurs que connaîtront les marins dans le tableau suivant sont la volonté des démons de l'Amérique. Toutefois, la suppression de cette scène enlève à l'œuvre un élément tragi-comique marquant : souhaitant introduire quelques instants de dépaysement dans sa pièce, Claudel montre une certaine complaisance à l'égard d'une composante exotique qu'il ne méprisait sans doute pas : moment de rupture entre le recrutement pour les caravelles et la rébellion des matelots qui sert également à illustrer le destin inexorablement violent des peuplades qui vont être découvertes - "C'est fini de mes grands repas de chair humaine !" (Claudel, 102) - et peut-être de l'humanité entière. S'explique moins, en revanche, la disparition de la scène 2 de cette même partie, autre moment comique qui accentue le recours à la technique du théâtre dans le théâtre, souvent explicitée dans la pièce, et qui aurait pu très facilement s'accommoder de la musique. Il est alors curieux de relever comment toute allusion directe à la musique disparaît du livret : la présentation de quelques musiciens dont "une femme qui débarrasse la harpe de sa housse noire et un contrebassiste..." (Paul Claudel), dans la première disdascalie ; la trompette essayant de fausses notes dans l'Entr'acte, avant la deuxième partie (Paul Claudel), autre élément comique ; le "De Profundis" chanté en ouverture du tableau 5 suivant, consacré à "Christophe et Isabelle" (Paul Claudel). L'inversion des deux parties que le compositeur opère en 1956 avec l'accord du poète, en revanche, est due au fait que Milhaud voyait une certaine disproportion entre un premier moment plus épique et un deuxième plus mystique, entre ce que nous aimons à définir respectivement les parties du "Nom" et du "Livre". (Par l'inversion, la conclusion sur le "Te Deum" sied particulièrement à l'oratorio, comme en 1956).

Mais au fil des reprises à Nantes (sous la forme d'oratorio), Paris (idem) et Bruxelles, les louanges de Paul Claudel se font moins ardentes : 26 mai 1939. Toute la première partie va bien, encore que le mouvement du dialogue soit trop uniforme et continu. La scène des dieux n'est pas assez violente ni pittoresque. Dans la deuxième partie ... seuls le morceau du "De profundis" et le final sont beaux. La scène de la tempête est complètement ratée : elle manque de cette violence forcenée que je voulais lui donner et pour laquelle je n'avais cessé d'insister auprès de Milhaud ...

À présent, il s'agit de convaincre le compositeur d'oublier cette musique d'opéra pour créer une musique de scène (pour la Compagnie Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud). "Christophe Colomb" comporte ainsi deux partitions de Darius Milhaud. Cette nouvelle version est créée le 21 mai 1953 au Grand Théâtre lors du Festival du "Mai de Bordeaux" sous la direction du jeune Pierre Boulez, dans la mise en scène de Jean-Louis Barrault, et c'est un triomphe. La pièce sera ensuite jouée en tournée en Amérique du Sud, à Berlin et au Théâtre Marigny à Paris.




CHRISTOPHE COLOMB, PARIS 1953

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THEATRE MARIGNY, PARIS, 1953



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à suivre





   
   
   
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