Approche des Auditoriums InternetHistorique du transport des sons et des auditoriums - (classification historique en occident - de l'antiquité à 1877)(Jérôme Joy) |
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|→ acoustique et architecture(Edit)
- source :
- ca - 600 BC __ théâtre grec antique
- ca - 25 BC __ « De Architectura, Libri Decem » (On Architecture) — Book V - Chapter V - De Theatri Vasis — Vitruvius (Marcus Vitruvius Pollio) (Vitruve) (ca 80/70-15 BC)
- citation :
- Le théâtre grec a pour origine le culte de Dionysos, dieu du vin et des arts. Des dithyrambes, des processions, des danses, des chants et des paroles chantées à la gloire des héros grecs, avaient lieu autour de son temple ou sur l'agora dans la région de Corinthe. Lentement, un lieu spécifique s'intègre au temple pour les représentations théâtrales. La tradition rapporte que Thespis, auteur du VIe siècle av. J.-C. qui se produisit près d'Icaria, révolutionna les dithyrambes : il introduit le premier acteur, le protagoniste. Pendant que le chœur chante ceux-ci, l'acteur, Thespis en l'occurrence, intercale des vers parlés. Le protagoniste joue tous les rôles. C'est la forme primitive du théâtre. Eschyle introduit le deutéragoniste (deuxième acteur) et Sophocle le tritagoniste (troisième acteur). Cette forme-ci connut un développement très rapide. En effet, dès 538 av. J.-C., Pisistrate organisa le premier concours athénien de tragédie.
- références :
- théâtre grec de Syracuse (ca - 500 BC) — Théâtre grec : 15 000 spectateurs ; il est plus grand que le théâtre d'Épidaure en Grèce. Son plan est attribué à Democopos au Ve siècle av. J.-C. Diamètre : 138 mètres. — Amphithéâtre romain de Syracuse taillé dans le roc (Ier siècle / IIIe siècle) : capacité de 20 000 spectateurs ; ellipse de 140 mètres * 119 mètres. Combats de fauves et de gladiateurs. — In the Greek Theater at Syracuse, the sparkling music of fresh water and salt sea, the songs of ancient playwrights, and the sophisticated acoustical technology of a fifth-century Classical amphitheater have felicitously combined to create one of the world's most compelling soundscapes. The theater is crowned by a grotto on the site of an ancient plumbing system whose cascading waters, together with underground streams, fill the air with an enchanting murmur. A semicircular water channel between the orchestra and tiered seats was designed both for functional utility and aesthetic beauty. The overall shape of the amphitheater itself was suggested by the concentric patterns formed when a stone is thrown into quiet water. (Vitruvius. 1960. The ten books on architecture. Translated by Morris Hicky Morgan. Cambridge: Harvard, 1914; reprint, New York: Dover, 138-39)
- théâtre grec d'Epidaure (ca - 330 BC) — Le théâtre grec d'Épidaure dans le Péloponnèse a été édifié au IVe siècle av. J.-C. ou au début du IIIe siècle av. J.-C. pour accueillir les Asclépiéia, concours en l'honneur du dieu médecin Asclépios. Il a servi de modèle à de nombreux autres théâtres grecs. Le théâtre a été construit à 500 mètres au sud-est du sanctuaire d'Asclépios, adossé sur une colline le koilon (ensemble des gradins) à flanc de colline. L'attribution traditionnelle de la construction du théâtre à Polyclète le Jeune, architecte de la tholos qui vivait au IVe siècle av. J.-C., due à Pausanias[1], ne semble plus guère admise. Le koilon, qui signifie le « creux », appelé aussi cavea en latin, formant l'ensemble des sièges des spectateurs, se développe en un hémicycle de 55 rangées de gradins, divisé en deux niveaux par un couloir appelé diazôma. Il était constitué, à l'origine, de 34 volées de gradins, pouvant accueillir 6 200 spectateurs répartis sur 12 sections (kerkidès) séparées par 11 escaliers. Le niveau supérieur, ajouté au IIe siècle av. J.-C., compte 21 gradins et 22 kerkidès. La capacité du théâtre se trouva ainsi portée à 12 000 spectateurs[2]. Il a été remarqué que les rapports entre les nombres de ces gradins des deux niveaux encadrent le nombre d'or (34/21 = 55/34 = 1,61..). Le sommet des gradins, d'un rayon de 58 m, se trouve situé à 22,50 m au-dessus de l’orchestra. Des sièges d'honneur en pierre, pourvus de dossiers, occupent le premier rang (proédria), tout autour de l’orchestra. Lors de la construction, l’orchestra circulaire de terre battue, de 20,28 m de diamètre, circonscrite par des dalles de marbre, accueillait les acteurs aussi bien que le chœur des danseurs et des musiciens. La scène (skènè) quadrangulaire, dont on distingue encore les soubassements, fut ajoutée par la suite, ainsi que l'avant-scène (proskénion), avec ses 14 colonnes. Les portes d'entrée monumentales (parodoi) ont été reconstituées[3]. L'acoustique du théâtre d’Épidaure est justement renommée. Elle est capable de propager jusqu'aux rangées supérieures le moindre son produit au bas des gradins. Les visiteurs en font traditionnellement l'expérience par des chuchotements, une chute de pièce de monnaie ou une allumettes craquée en plein centre de l'orchestra, là où se trouve une dalle circulaire, réputée pour être l'autel (thymélé) du dieu Asclépios.
- Un théâtre antique filtre les basses fréquences du bruit de fond. L'acoustique extraordinaire qui fait la renommée du théâtre antique grec d'Épidaure provient peut-être des subtilités des lois physiques de l'acoustique. Le théâtre, qui fut découvert sous le sol de la péninsule du Péloponnèse en 1881, a la forme classique semi-circulaire des amphithéâtres grecs, avec 34 rangées de sièges en pierre (auxquelles les Romains y ont ajouté 21 rangées). L'acoustique y est extraordinaire : un acteur situé sur la scène, en plein air, peut être entendu au dernier rang, à une distance de près de 60 mètres. Récemment, Nico Declercq et Cindy Dekeyser, du Georgia Institute of Technology, à Atlanta (USA) et à Metz (France), ont montré que la clé du mystère tient dans l'agencement des rangées de sièges. Ils ont calculé que cette succession périodique de marches est géométriquement idéale pour filtrer les basses fréquences, qui sont la composante la plus importante du bruit de fond qui masque ordinairement le son reçu loin de la scène, tout en préservant les hautes fréquences de la voix des acteurs ou des chanteurs. Au premier siècle avant JC, le grand expert romain en architecture, Vitruve, laissait sous-entendre que ses prédécesseurs savaient très bien comment concevoir un théâtre pour la voix humaine. "Selon les règles des mathématiques et des méthodes de musique", il écrit, "ils ont su faire en sorte que les voix provenant de la scène parviennent plus distinctement et plus agréablement aux oreilles des spectateurs… en concevant des théâtres selon les lois de la science de l'harmonie, les anciens ont accrue la puissance sonore de la voix". D'autres auteurs ont suggéré que l'acoustique remarquable du théâtre d'Épidaure, construit au 4ème siècle avant JC, est peut être due à la direction du vent (qui souvent porte le son de la scène au spectateur), ou bien à l'utilisation des masques par les acteurs sur scène qui auraient aidé le rayonnement sonore. Mais ceci n'explique pas pourquoi, lors d'une représentation actuelle dans le théâtre d'Épidaure, le son puisse être si bien perçu loin de la scène, même par un jour calme sans aucun vent. Declercq et Dekeyser pensent que la réponse pourrait bien être dans les lois de la physique de la diffraction des ondes par des surfaces “en escalier”. Il est établi depuis plusieurs années que ce type de surface peut en effet accentuer certaines fréquences et en atténuer d'autres. Declercq a montré auparavant que les marches en escalier d'une pyramide maya au Mexique peuvent transformer le son d'un clappement de main en une musique qui ressemble étonnamment au chant émis par un oiseau local. Aujourd'hui, Declercq et Dekeyser ont calculé comment les gradins du théâtre d'Épidaure change la nature des ondes sonores qui se propagent de la scène aux auditeurs, et ils ont démontré que les fréquences inférieures à 500 Hz sont plus atténuées que les fréquences élevées. “Le bruit de fond dans ce théâtre était sans doute surtout dominé par les basses fréquences, selon les chercheurs : le bruissement des arbres, ou le bruit de fond de l'audience elle-même. Éliminer ces basses fréquences améliore l'audibilité de la voix des artistes qui possèdent beaucoup de hautes fréquences. La fréquence de coupure est juste là où il faut pour éliminer le bruit de fond que l'on avait sans doute dans cet amphithéâtre à l'époque” "explique Declercq. Declercq note que la présence de spectateurs assis change cet effet, et ce d'une manière assez difficile à prévoir. En présence de spectateurs, les calculs seraient très difficiles car le corps humain n'est pas homogène et a une forme très compliquée.
- « — 1) Let vessels of brass (or brazen vessels) be constructed agreeably to our mathematical researches, in proportion to the dimensions of the theatre, and in such manner, that when they shall be touched they may emit such sounds as shall be to each other a diatessaron, diapente, as so on in order, to as disdiapason; and let these be disposed among the seats, in cells made for that purpose, in a musical ratio, so as not to touch any wall, having round them a vacant place, with a space overhead. They must be placed inversely : and , in the part that fronts the stage, have wedges put under them, at least an half foot high; and let there be apertures left before these cells, opposite to the lower beds; these openings must be two feet long, and half a foot high, but in what places in particular they are to be fixed is thus explained. — 2) If the theatre be not very large, then let the places designed for the vased be marked quite across, about half way up its height, and let thirteen cells be made therein, having equal intervals between them. In each of these, at the extremes of corners, let there be placed one vase, whose echo shall answer to Nete hyperboleon; then on each side next the corners place another, answering to the diatessaron of Nete synemmenon. In the third pair of cells, reckoning, as before, from the angles, place the diatessaron of the Nete parameson; in the fourth pair that of Nete synemmenon; in the fifth the diatessaron of Mese; in the sixth the diatessaron of Hypate meson; and in the middle of the diatessaron of Hypate hypaton. — 3) In this ratio, the voice, which is sent out from the stage as from a centre, undulating over the whole, will strike the cavities of every vase, and the concords agreeing with each of them, will thereby return clearer and increased; but if the size of the theatre be larger, then let its height be divided into four parts, and let there be made three rows of cells across the whole, one whereof is designed for Harmonia, another for Chroma, and the other for Diatonos. ... » (Partially translated by Bill Thayer)
- « — 1) Let vessels of brass (or brazen vessels) be constructed agreeably to our mathematical researches, in proportion to the dimensions of the theatre, and in such manner, that when they shall be touched they may emit such sounds as shall be to each other a diatessaron, diapente, as so on in order, to as disdiapason; and let these be disposed among the seats, in cells made for that purpose, in a musical ratio, so as not to touch any wall, having round them a vacant place, with a space overhead. They must be placed inversely : and , in the part that fronts the stage, have wedges put under them, at least an half foot high; and let there be apertures left before these cells, opposite to the lower beds; these openings must be two feet long, and half a foot high, but in what places in particular they are to be fixed is thus explained. — 2) If the theatre be not very large, then let the places designed for the vased be marked quite across, about half way up its height, and let thirteen cells be made therein, having equal intervals between them. In each of these, at the extremes of corners, let there be placed one vase, whose echo shall answer to Nete hyperboleon; then on each side next the corners place another, answering to the diatessaron of Nete synemmenon. In the third pair of cells, reckoning, as before, from the angles, place the diatessaron of the Nete parameson; in the fourth pair that of Nete synemmenon; in the fifth the diatessaron of Mese; in the sixth the diatessaron of Hypate meson; and in the middle of the diatessaron of Hypate hypaton. — 3) In this ratio, the voice, which is sent out from the stage as from a centre, undulating over the whole, will strike the cavities of every vase, and the concords agreeing with each of them, will thereby return clearer and increased; but if the size of the theatre be larger, then let its height be divided into four parts, and let there be made three rows of cells across the whole, one whereof is designed for Harmonia, another for Chroma, and the other for Diatonos. ... » (Partially translated by Bill Thayer)
- 1650 __ « Musurgia Universalis sive ars magna consoni et dissoni – Magia Phonocamptica », Athanasius Kircher (1608-1680)
- 1666 __ Ombre acoustique, John Evelyn & Samuel Pepys
- 1708 __ Whispering Gallery — Dome of St. Paul's Cathedral in London
- 1782 __ « Essai sur l’Architecture Théâtrale ou de l’Ordonnance la plus avantageuse à une salle de spectacles, relativement aux principes de l’Optique et de l’Acoustique », Pierre Patte (1723-1814)
- 1787 __ « Panopticon; or, The Inspection-House, containing the idea of a new principle of construction, applicable to any sort of establishment, in which persons of any description are to be kept under inspection ... » — Panacousticon, Jeremy Bentham (1748-1832)
- 1864 __ « Voyage au Centre de la Terre », Jules Verne (1828-1905)
|→ la propagation du son(Edit)
- source :
- ca - 350 BC __ « Problemata » (Problèmes) — Acoustique & Propagation du son — Aristote (-384-322 BC)
- citation :
- « NOTES SUR LES PROBLÈMES MUSICAUX DITS D'ARISTOTE — Acoustique physique. — Prob. 2. « Pourquoi le même individu avec la même voix se fait-il entendre plus loin quand il chante ou crie avec d'autres que (lorsqu'il chante ou crie) seul ? » (Extrait de la Revue des Etudes Grecques, 1892/01 (T5, N17))
- « Pourquoi entend-on mieux les bruits extérieurs quand on est dans une maison que les bruits intérieurs quand on se trouve à l'extérieur ? Est-ce parce que de l'intérieur le son se disperse dans l'espace, si bien que chaque détail ne peut pas être entendu, ou l'est moins ? Au contraire, du dehors vers l'intérieur, la voix passant dans un lieu plus réduit et rencontrant un air stable, pénètre sans se disperser, si bien qu'étant plus forte elle s'entend mieux » (Ps Aristote, Problèmes, XI, 37, p 22)
- « Écho, qui ne peut se taire quand les autres parlent, qui pourtant jamais ne parla la première : elle était alors une nymphe, et non une simple voix; et cependant dès lors, quoique nymphe causeuse, sa voix ne lui servait qu'à redire, comme aujourd'hui, les derniers mots qu'elle avait entendus. » Ovide. (ca. 1 A.D.). “Métamorphoses”. texte établi et traduit par G. Lafaye. Paris : Belles Lettres, 1985)
- « Trompette parlante, (Acoust.) est un tube de la longueur de six à quinze piés, tout droit, & fait de fer blanc, avec un pavillon fort large: son bocal est assez large pour recevoir les deux levres d'une personne. Lorsqu'on y applique la bouche & qu'on y parle dedans, la voix se porte très - loin, & on se fait entendre distinctement à la distance d'un mille ou de mille pas: on s'en sert beaucoup sur mer. On dit que l'invention en est moderne, & on l'attribue communément au chevalier Samuël Morland anglois, qui lui a donné le nom de “trompette stentorophonique”. Mais il semble que le P. Kircher reclame à plus juste titre l'invention de cet instrument, puisqu'il est constant qu'il donna la figure de la trompette parlante, avant que le chevalier Morland en eût conçu l'idée. Voyez Porte-voix. » (“ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS”, Encyclopédie Diderot et d' Alembert, 1751-1772)
- « Écho, qui ne peut se taire quand les autres parlent, qui pourtant jamais ne parla la première : elle était alors une nymphe, et non une simple voix; et cependant dès lors, quoique nymphe causeuse, sa voix ne lui servait qu'à redire, comme aujourd'hui, les derniers mots qu'elle avait entendus. » Ovide. (ca. 1 A.D.). “Métamorphoses”. texte établi et traduit par G. Lafaye. Paris : Belles Lettres, 1985)
- références :
- Pythagoras of Samos (Pythagore) (Πυθαγόρας, Pythagóras) (ca 580-497 BC) ; Archytas of Tarentum (Ἀρχύτας / Arkhytas) (ca.428-350 BC) ; Chrysippus (c. 240 B.C.) ; Ovide (Publius Ovidius Naso) (-43 BC-17 ou 18 AD) ; Pline l'Ancien (23-79) ; Vetruvius (c. 25 B.C.) ; Boethius (A.D. 480-524) ; Vincenzo Galilei (1520-1591) ; Giovanni Battista Benedetti (1530-1590) ; Galileo Galilei (1564-1642) ; Marin Mersenne (1588-1648) ; Robert Boyle (1627-1691)
- « Symposia » (Les symposiaques ou Propos de table), Plutarque (ca 46-120 AD)
- 1670 __ Tuba Stentoro-Phonica (Trompette parlante ou stentorophonique) — Samuel Morland (1625-1695)
- 1673 __ « Phonurgia Nova sive conjugium mechanico-physicum artis & naturae paranympha phonosophia concinnatum » — Statua citofonica, Athanasius Kircher (1608-1680)
- 1674 __ « Explication de l’Effet des Trompettes Parlantes », Jean de Hautefeuille (1647-1724)
- 1784 __ « L’Acousmate, ou les Voix d’En-Haut », M. l'abbé C. Braun (1826)
- 1821 __ Aconcryptophone - Diaphonicon, Charles Wheatstone (1802-1875)
- 1867 __ « L’Acoustique ou les Phénomènes du Son », Jean Charles Rodolphe Radau (1835-1911)
- catégories : sirènes, harpe éolienne, écho, hallucinations auditives, auditorium, acousmate
|→ auditoire - auditorium(Edit)
- source :
- ca 54 A.D. __ L’Art de la Claque
- ca 97 - 108 A.D. __ « Epistulae » (Lettres) — Pline le Jeune (Caius Caecilius Secundus) (ca 61-114 AD)
- ca 100 A.D. __ « Peri tou akouein — De recta ratione audiendi » (Comment écouter) — Plutarque (ca 46-120 AD)
- citation :
- « I — Pline à Ariston — [...] J’avoue que je lis mes ouvrages dans des assemblées d’amis; et je ne sais s’ils ont lu les leurs; mais ils pouvoient s’en reposer sur eux; et moi, je ne ne puis assez me fier à moi-même, pour croire parfait ce qui me le paroît. Je lis donc à mes amis. Voici mes raisons. Un auteur qui compose, redouble son application, quand il songe aux auditeurs qu’il doit avoir. » (Pline le Jeune (97-108 AD), “Lettres”, traduites par M. Louis-Silvestre De Sacy, Paris : chez la Veuve Barbou Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins, n°5, (1808), Tome Premier, French, pp. 139-143, pp. 355-357)
- « De même qu’au jeu de paume il faut que celui qui reçoit la balle règle exactement ses mouvements sur ceux du lanceur, de même dans les discussions philosophiques il est une sorte de concordance entre celui qui parle et celui qui écoute, pour peu que l’un et l’autre tiennent à remplir leurs obligations respectives. » (Plutarque)
- LECTOR, RECITATOR. Lecteur. I. La lecture à haute voix fut à Rome un art assez goûté pour qu'on en fit une profession. Il y avait dans les riches maisons des esclaves instruits dont la fonction était de faire la lecture à leurs maîtres, au bain (Plin. "Ep." I, 5, 14 - Pline le Jeune, Correspondance), dans les veillées (Suet. "Aug", 78) ou pendant les repas (Corn. Nep. "Attic." XIV, 1; Plin. "Ep." III, 3, 11 and IX, 36,4). Ils sont désignés par les noms de lector, recitator, anagnostes. — II. Lectures publiques. De tout temps, les auteurs ont aimé à lire leurs ouvrages. Ils les lisent tantôt à leurs amis, et l'on sait qu'Horace recommande de les choisir éclairés et sévères, tantôt à ceux dont le suffrage peut le plus les flatter. Plus tard, l'empereur Hadrien fit construire l'"Athenaeum", où les poètes et les orateurs lisaient leurs ouvrages. Jusqu'à l'époque où l'"Athenaeum" fut bâti, les écrivains romains, qui voulaient se faire connaître, avaient d'abord à se pourvoir d'une salle de lectures. (Gaston Boissier in “Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio”, Hachette, (1877-1919), pp. 1012-1014)
- AUDITORIUM : 1727, from L. auditorium "lecture room," lit. "place where something is heard," neuter of auditorius (adj.) "of or for hearing," from auditus, pp. of audire "to hear". An auditorium is a room built to enable an audience to hear and watch performances at venues such as theatres. For movie theaters, the number of auditoriums is expressed as the number of screens. The term is taken from Latin (from audītōrium, from audītōrius (“‘pertaining to hearing’”)); the concept is taken from the Greek auditorium, which had a series of semi-circular seating shelves in the theatre, divided by broad 'belts', called diazomata, with eleven rows of seats between each. — AUDITORIUM, as the name implies, is any place for hearing. It was the practice among the Romans for poets and others to read their compositions to their friends, who were sometimes called the auditorium (Plin. Ep. iv. 7) ; but the word was also used to express any place in which any thing was heard, and under the empire it was applied to a court of justice. Under the republic the place for all judicial proceedings was the comitium and the forum. (Ni pagunt in comitio aut in foro ante meridiem causam coniicito quum per- orant ambo praesentes. Dirksen, Uebersicht, &c. p. 7*25.) But for the sake of shelter and convenience, it became the practice to hold courts in the Basilicae, which contained halls, which were also called auditoria. In the dialogue de Oratoribus (c. 39), the writer observes that oratory had lost much by cases being generally heard in "auditoria et tabularia." It is first under M. Aurelius that the auditorium principis is mentioned, by which we must understand a hall or room in the imperial residence ; and in such a hall Septimius Severus and the later emperors held their regular sittings when they presided as judges. (Dig. 36. tit. 1. s. 22, 49. tit. 9. s. 1; Dion Cass. Ixxvi. 11; Dig. 4. tit. 4. s. 18.). In the time of Diocletian, the auditorium had got the name of secretarium ; and in a constitution of Constantine (Cod. Th. i. tit. 16. s. 6), the two words seem to be used as equivalent, when he enacts that both criminal and civil cases should be heard openly (before the tribunal), and not in auditoria or eecretaria. Valentinianus and Valens allowed causes to be heard either before the tribunal or in the secretarium, but yet with open doors. (“Dictionary of Greek and Roman Antiquities”, edited William Smith, 1870)
- « Chez les Grecs, même au milieu des chahuts indescriptibles, applaudir était obligatoire. Ils avaient même un dieu pour cela. Même des acousticiens comme Vitruve avec ses vases [acoustiques] s'attaquèrent à cette difficulté [du volume important des théâtres pouvant accueillir un nombre grandissant de spectateurs], afin que tout le monde entende bien où qu'il soit dans un lieu théâtral : "Cette disposition de vases d'airain fera que la voix qui viendra de la scène comme d'un centre, s'étendant en rond, frappera dans les cavités des vases, et en sera rendue plus forte et plus claire, selon la consonance et le rapport que son tour aurra avec quelqu'un des vases. » (Cité par Odette Aslan, In "L'Art du Théâtre", Paris : Ed Seghers, 1963)
- « I — Pline à Ariston — [...] J’avoue que je lis mes ouvrages dans des assemblées d’amis; et je ne sais s’ils ont lu les leurs; mais ils pouvoient s’en reposer sur eux; et moi, je ne ne puis assez me fier à moi-même, pour croire parfait ce qui me le paroît. Je lis donc à mes amis. Voici mes raisons. Un auteur qui compose, redouble son application, quand il songe aux auditeurs qu’il doit avoir. » (Pline le Jeune (97-108 AD), “Lettres”, traduites par M. Louis-Silvestre De Sacy, Paris : chez la Veuve Barbou Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins, n°5, (1808), Tome Premier, French, pp. 139-143, pp. 355-357)
- références :
- « Discours Philosophiques d’Épictète » (ca 108 A.D.), Flavius Arrien (Lucius Flavius Arrianus "Xenophon") (ca 86-146 AD)
- ——— (1817), “L'Art de la Claque ou Réflexions d'un claqueur émérite sur son institution, son utilité, sa théorie et sa tactique, etc.; rendu classique pour la clique de la claque, etc.”, Paris, Chez les marchands de nouveautés, 1817.
- Szendy, Peter (2000), "L'Art de la claque, ou s'écouter écouter au concert", In "Le Concert : enjeux, fonctions, modalités", sous la direction de Françoise Escal et François Nicolas, Paris : L'Harmattan, pp. 91-109.
- catégories : audience
|→ les sons gelés(Edit)
- source :
- ca 100 A.D. __ “Moralia”, Livre I — 5. Πῶς ἂν τις αἴσθοιτο ἑαυτοῦ προκόπτοντος ἐπ᾿ ἀρετῇ - Quomodo quis suos in virtute sentiat profectus (Sur les moyens de connaître les progrès qu’on fait dans la vertu) — Antiphane de Berge (ou de Berga) (ca 4ème siècle BC), Plutarque (ca 46-120 AD)
- citation :
- « — 7 — [...] Ici se place à propos une parole d'Antiphane, appliquée par quelqu'un aux auditeurs de Platon. Antiphane avait dit en plaisantant, que dans une certaine ville les mots à l'instant même où ils étaient prononcés se glaçaient par le froid, et que plus tard, quand ils se dégelaient, on entendait en été ce qui avait été dit pendant l'hiver. [...] » (Plutarque, “Oeuvres Morales”, traduction par Victor Bétolaud)
- références :
- Important steps of the transmogrification of the frozen words are related by: Mandeville (England, 1356), Calcagnini and Castiglione (Italy, 1520), Rabelais (France, 1552), Abraham a Sancta Clara and Stranitzky (Austria, 1700), Addison (England, 1711), Münchhausen (Germany, 1781; England, 1786), Jean Paul (Germany, 1800), Balzac (France, 1830). (Morioka, Heinz and Sasaki, Miyoko (1981), “"Frozen Words" : Migration and Transformation of a Popular Tale — 「凍った言葉」:ある諸民話の移動と変貌", Sophia Linguistica, Working Papers in Linguistics Tokyo , 1981, No.8, pp. 249-274, Sophia University Tokyo)
- Jean (or Jehan) de Mandeville (or John Mandeville or John Maundevile) (ca 1300-1372), « Voyage de Mandeville » ou « Le Livre des merveilles du monde » (Itinerarium Johannis Maundevile, de Mirabilibus Mundi), 1356
- Baltazar de Castillon (Baldassare Castiglione) (1478-1529), « Les Quatre Livres du Courtisan » (Il libro del cortegiano), 1528
- Guillaume Postel (ca 1510-1591), « Alcorani, seu legis Mahometani et evangelistarum concordiae liber », 1543
- Cœlius Calcagninus de Ferrare (Celio Calcagnini) (ca 1490-1553 ou 1479-1541), « Apologia festivissima pro T contra S, Lucianicae acusationi respondens - Voces Frigoris vi Congelatæ - Voces Frigores Concretæ », 1544
- François Rabelais (ca 1490-1553), « Le Quart Livre – Les Paroles Gelées » (Gargantua & Pantagruel — Livre IV, Chap. LV - fabulae LXXXIX - VOCES FRIGORE CONCRETÆ), 1552
- John Donne (1572-1631), « (Panegyric) Verses upon T. Coryat's Crudities », 1611
- Peter Heylyn (1599-1662), « Microcosmos — A Little Description of the Great World », 1621
- Thomas Heywood (?), « General History of Women », 1657
- Samuel Butler (1612-1680), « Hudibras », 1660
- Ned Ward (1667-1731), « London Spy », 1703
- Thomas Ward (1652-1708), « England’s Reformation », 1710
- Joseph Addison (1672-1719), « Frozen Words », 1710
- Folheto de Ambas Lisboas, « What do you say ? », 1748
- Gottfried August Bürger (1747-1794), Karl Friedrich Hieronymus, Freiherr von Münchhausen (1720-1797), « Aventures et mésaventures du baron de Münchhausen », 1781
- Thomas Moore (1779-1852), « From Buffalo, upon Lake Erie », 1806
- Édouard-Leon Scott de Martinville (1817-1879), Phonautographie de la voix humaine à distance, 1857
- Théodore (or Theodose) du Moncel (1821-1884), Enregistreur des improvisations musicales, 1857
- Édouard-Leon Scott de Martinville (1817-1879), Le Phonautographe, 1860
- Antoine Roncalli (?), Mélographe, 1873
- William Henry Barlow (1812-1902), « On the Pneumatic Action which accompanies the Articulation of Sounds by the Human Voice, as exhibited by a Recording Instrument » — Logograph, 1874
- Charles Cros (1842-1888), Paléophone — « Procédé d'enregistrement et de reproduction des phénomènes perçus par l'ouïe », 1877
- Thomas Alva Edison (1847-1931), « Mary had a little lamb », 1877
- catégories : écoute à distance
|→ panacousticon (écouter le monde entier)(Edit)
- source :
- ca 180 A.D. __ « ΑΛΗΘΩΝ ΔΙΗΓΗΜΑΤΩΝ » (Verae Historiae - Histoire Véritable) — Lucien de Samosate (ca. 125-192 AD)
- citation :
- « 26 — J'ai vu encore une autre merveille dans le palais royal : un très grand miroir est disposé au-dessus d'un puits, qui n'est pas fort profond. Si quelqu'un descend dans ce puits, il entend tout ce qui est dit chez nous, sur la terre, et si l'on regarde dans le miroir, on voit toutes les cités, toutes les nations, exactement comme si l'on était au milieu d'elles. A cette occasion, je vis moi-même ma famille, ainsi que ma patrie toute entière, mais me virent-ils eux-mêmes, cela je ne puis encore l'assurer pour certain. Quiconque ne croit pas qu'il en est vraiment ainsi, s'il lui arrive un jour de monter lui-même jusque-là, s'apercevra que je dis la vérité. » (Extrait traduit par Pierre Grimal, 1958 - Lucien de Samosate (ca 180), "Oeuvres Complètes", trans. Eugène Talbot, Tome Premier, Deuxième édition, Paris : Hachette, 1866)
- « — Chapitre VIII — Le Globe — De chaque côté de la colonne est un grand escalier de plus de deux cents degrés, qui conduit à la cime de coteau. Nous montâmes et nous étions à peine au milieu lorsque mes oreilles furent frappées d’un bourdonnement importun, qui augmentait à mesure que nous avancions. Parvenu à une plate-forme qui termine le coteau, la première chose qui fixa mes yeux fut un globe d’un diamètre considérable. De ce globe procédait le bruit que j’entendais. De loin, c’était un bourdonnement ; de près, c’était un effroyable tintamarre, forme d’un assemblage confus de cris de joie, de cris de frayeur, de plaintes, de chants, de murmures, d’acclamations, de ris, de gémissements de tout ce qui annonce l’abattement immodéré et la joie folle des hommes. De petits canaux imperceptibles, reprit le préfet, viennent de chaque point de la superficie de la Terre aboutir à ce globe. Son intérieur est organisé de manière que l’émotion de l’air qui se propage par les tuyaux imperceptibles et s’affaiblit à la longue reprend de l’énergie à l’entrée du globe et redevient sensible. De là ces bruits de tintamarre, ce chaos. mais à quoi serviraient ces sons confus, si l’on n’avait pas trouvé le moyen de les discerner ? [...] Remarque tel point de ce globe qu'il te plaira : en y posant la pointe de la baguette que je te mets au point, et portant l'autre extrémité à ton oreille, tu vas entendre distinctement tout ce qui se dit dans l'endroit correspondant de la terre. » ''(Charles-François Tiphaigne de la Roche, « Giphantie », 1760)
- « 26 — J'ai vu encore une autre merveille dans le palais royal : un très grand miroir est disposé au-dessus d'un puits, qui n'est pas fort profond. Si quelqu'un descend dans ce puits, il entend tout ce qui est dit chez nous, sur la terre, et si l'on regarde dans le miroir, on voit toutes les cités, toutes les nations, exactement comme si l'on était au milieu d'elles. A cette occasion, je vis moi-même ma famille, ainsi que ma patrie toute entière, mais me virent-ils eux-mêmes, cela je ne puis encore l'assurer pour certain. Quiconque ne croit pas qu'il en est vraiment ainsi, s'il lui arrive un jour de monter lui-même jusque-là, s'apercevra que je dis la vérité. » (Extrait traduit par Pierre Grimal, 1958 - Lucien de Samosate (ca 180), "Oeuvres Complètes", trans. Eugène Talbot, Tome Premier, Deuxième édition, Paris : Hachette, 1866)
- références :
- 1627 __ « The New Atlantis - A work unfinished », Francis Bacon (1561-1626)
- 1760 __ « Giphantie », Charles-François Tiphaigne de la Roche (1722-1774)
- catégories :
|→ les sons transportés(Edit)
- source :
- 1632 __ « Le Courrier Véritable (ou les nouvelles admirables, ou le courrier extravagant, apportant toutes sortes de nouvelles extravagantes, de toutes sortes de lieux, tant de France que de pays estranger) » — Charles Sorel, sieur de Souvigny (1602-1674) / Anonyme ou Charles de Sercy
- citation :
- « D’Amsterdam le 23 avril 1632. Le capitaine Vosterlosch est de retour de son voyage des terres australes, qu’il avoit entre-pris par le commandement des Estats, il y a deux and & demy. Il nous rapporte entre autres choses qu’ayant passé par un destroict au dessoubs de celuy de Magellan et de celuy du Maire, il a pris terre en un pays où les hommes sont de couleur bluastre, et les femmes de verd de mer, les cheveux des uns et des autres de Nacarat et ventre de Nonnain. Ce qui nous estonne d’avantage et qui nous fait admirer la nature, c’est de voir qu’au deffaut des arts libéraux et des sciences qui nous donnent le moyen de communiquer ensemble, et de descouvrir par escrit nos pensées à ceux qui sont absens, elle leur a fourny de certaines esponges qui retiennent le son et la voix articulée, comme les nostres font les liqueurs : De sorte que quand ils se veulent mander quelque chose, ou conférer de loin, ils parlent seulement de pres à quelqu’une de ces esponges, puis les envoient à leurs amis, qui les ayant receuës, en les pressant tout doucement, en font sortir ce qu’il y avoit dedans de paroles, et sçavent par cet admirable moyen tout ce que leurs amis désirent; & pour se resjouyr [réjoüir] quelquefois, ils envoyent dans l’Isle Chromatique [Cromatique] des concerts de musiqu,e de voix, & d’instrumens dans les plus fines de leurs esponges, qui leur rendent, estant pressées, les accords les plus délicats en leur perfection. » (Sorel, Charles (1632), “Le Courrier véritable, du Bureau des postes estably pour les nouvelles hétérogenées le dernier jour d’avril 1632, s.1., 1632 [Bibliothèque Nationale de France, BN 4-LC2-11])
- « Il viendra un temps où l'on inventera des instruments, permettant à des amis de se parler à des distances de plus de cent milles [...] » (Jan Amos Komensky (Comenius) ; In "La Revue Hebdomadaire", Vol. 47, Issues 1-2, 1938, p. 194)
- « Il n'est pas impossible d'entendre un bruit à grande distance, car on y est déjà parvenu, et l'on pourrait même décupler cette distance, sans qu'on puisse taxer la chose d'impossible. Je puis affirmer qu'en employant un fil tendu, j'ai pu transmettre instantanément le son à une grande distance, et avec une vitesse, sinon aussi rapide que celle de la lumière, du moins incomparablement plus grande que celle du son dans l'air. Cette transmission peut être effectuée non seulement entre le fil tendu en ligne droite, mais encore quand ce fil présente plusieurs coudes. » — « Je puis assurer le lecteur que j'ai, en employant un fil tendu, propagé le son à une distance considérable, instantanément, ou avec une vitesse en apparence incomparablement plus rapide que la vitesse de propagation à travers l'air dans le même espace de temps [...] » — « Il n’est pas impossible d’entendre un bruit à grande distance [...], et l’on pourrait même décupler cette distance sans qu’on puisse taxer la chose impossible. [...] Je connais un moyen facile de faire entendre la parole à travers un mur d’une grande épaisseur... qu’en employant un fil tendu, j’ai pu transmettre instantanément le son à une grande distance et avec une vitesse sinon aussi rapide que celle de la lumière, du moins incomparablement plus grande que celle du son dans l’air. Cette transmission peut être effectuée non seulement avec le fil tendu en ligne droite, mais encore quand ce fil présente plusieurs coudes. » (Robert Hooke, « Micrographia or Some physiological descriptions of minute bodies made by magnifying glasses with observations and inquiries thereupon », 1664)
- « [Ce dispositif] consiste à propager la voix secrètement à une grande distance. Un son se fait entendre beaucoup plus aisément lorsqu'il est resserré et retenu dans un espace étroit, et l'on sait qu'en parlant à l'embouchure d'un tuyau, quoique très long, on se fait entendre très distinctement à l'autre bout ; que le son même de la voix se trouve augmenté par les répercussions qui se font aux parois d'un tuyau. Cet effet une fois reconnu, jusqu'à quel point, jusqu'à quelle distance peut-il avoir lieu ? C'est ce que personne n'avoit cherché à approfondir : on n'a pu jusqu'à ce moment s'assurer que d'une longueur de quatre cents toises, qui est celle des tuyaux de la pompe de Chaillot ; mais on peut conclure de l'effet qui en résultoit que le son pourroit s'étendre à une distance beaucoup plus grande. J'ai fait une autre expérience dans un tuyau de cent dix pieds avec une montre ; on entendoit à l'autre bout le bruit du balancier beaucoup plus fort et plus distinctement que si la montre eût touché l'oreille. Le même phénomène se reproduisoit dans les sinuosités d'un cor de chasse qui faisoit dix tours. On pourroit établir un courant d'air dans les tuyaux : le son trouveroit moins de résistance dans une colonne d'air entraînée vers la même direction, et il recevroit une double impulsion qui contribueroit à le porter à une plus grande distance. Supposons qu'à l'embouchure d'une suite de tuyaux formant la longueur d'une lieue, un homme, en articulant quelques mots, puisse être entendu distinctement à l'autre extrémité par un second, qui feroit passer les paroles par un autre tuyau de la même longueur à un troisième, et ainsi de suite, le son, ne mettant guère qu'une seconde pour parcourir quatre-vints toises, fera trois cent lieues dans une heure. » (Don Gauthey, 1783)
- « This concert was held March 31, 1877, at Steinway Hall. [...] Steinway Hall was sold out, far in advance, for three “Telephone Concerts” announced by the impresario Maurice Strakosch. Excellent artists performed at these concerts, but the feature that attracted audiences was a piano solo played in Philadelphia by Frederick Boskovitz and made distinctly audible in Steinway Hall in New-York by telephonic transmission. Perhaps, at some remotely future date, people might be able to enjoy concerts and operas without leaving their homes - though who, after all, would want to ? » (Lloyd R. Morris) — « PROF. GRAY'S TELEPHONE CONCERT.; SUCCESSFUL TRANSMISSION OF A MUSICAL PERFORMANCE FROM PHILADELPHIA TO NEW-YORK THE INSTRUMENT AND HOW IT WORKS A GREAT CROWN IN STEINWAY HALL THE PHILADELPHIA END OF THE AFFAIR. » (New York Times) — « The Steinway Hall Programme — Vol. I, New York, Monday, April 2n, 1877. No. 94 — Telephone Concerts — Transmission of Music by Telegraph — Triumph of American Science — Mr Maurice Strakosch has the honor of announcing that the first public performance on Professor Elisha Gray”s marvellous Telephone will take place on Monday evening, April, 2d. Musical melodies will be performed in Philadelphia and distinctly heard by the audience in New York. — The following melodies will be performed Monday evening, April 2, on the Telephone : 1) “Home, Sweet Home”, 2) “Come Gentil” (Don Pasquale), 3) “Then You’ll Remember Me” (Bohemian Girl), 4) “Last Rose of Summer”, 5) “M’Appari” romance (Martha), 6) “The Carneval of Venice” — The following eminent artists will appear : Mme Carreno Sauret, the celebrated pianist; Miss Fanny Kellogg, the charming young soprano; Miss Sallie C. Reber, the highly gifted and beautiful young vocalist; Signor Tagliapietra, the great barytone; The celebrated Young Apollo Club, of New York (Mr. W.F. Williams, Director); Mr. F. Boscovitz, the renowned pianist, who will perform on the “Telephone” in Phil’a. Conductors : Mr. Max Liebling and Mr. W.F. Williams. — Steinway & Sons’ Pianos used — Mr. Strakosch is happy to announce that Professor Elisha Gray will be present and superintend personally the performance of the Telephone. — Admission One Dollar, Reserved Seat One Dollar and Half. » (Concert Program; cited by Jonathan Sterne, p. 253)
- « D’Amsterdam le 23 avril 1632. Le capitaine Vosterlosch est de retour de son voyage des terres australes, qu’il avoit entre-pris par le commandement des Estats, il y a deux and & demy. Il nous rapporte entre autres choses qu’ayant passé par un destroict au dessoubs de celuy de Magellan et de celuy du Maire, il a pris terre en un pays où les hommes sont de couleur bluastre, et les femmes de verd de mer, les cheveux des uns et des autres de Nacarat et ventre de Nonnain. Ce qui nous estonne d’avantage et qui nous fait admirer la nature, c’est de voir qu’au deffaut des arts libéraux et des sciences qui nous donnent le moyen de communiquer ensemble, et de descouvrir par escrit nos pensées à ceux qui sont absens, elle leur a fourny de certaines esponges qui retiennent le son et la voix articulée, comme les nostres font les liqueurs : De sorte que quand ils se veulent mander quelque chose, ou conférer de loin, ils parlent seulement de pres à quelqu’une de ces esponges, puis les envoient à leurs amis, qui les ayant receuës, en les pressant tout doucement, en font sortir ce qu’il y avoit dedans de paroles, et sçavent par cet admirable moyen tout ce que leurs amis désirent; & pour se resjouyr [réjoüir] quelquefois, ils envoyent dans l’Isle Chromatique [Cromatique] des concerts de musiqu,e de voix, & d’instrumens dans les plus fines de leurs esponges, qui leur rendent, estant pressées, les accords les plus délicats en leur perfection. » (Sorel, Charles (1632), “Le Courrier véritable, du Bureau des postes estably pour les nouvelles hétérogenées le dernier jour d’avril 1632, s.1., 1632 [Bibliothèque Nationale de France, BN 4-LC2-11])
- références :
- ca 1640 __ Invention d’instruments pour se parler à distance, Jan Amos Komensky (Comenius) (1592-1672)
- 1659 __ « Épigone, histoire du siècle futur », Michel de Pure (1634-1680)
- 1664 __ « Micrographia or Some physiological descriptions of minute bodies made by magnifying glasses with observations and inquiries thereupon » (Otocousticons), Robert Hooke (1635-1703)
- 1673 __ « Phonurgia Nova sive conjugium mechanico-physicum artis & naturae paranympha phonosophia concinnatum » — « quomodo omnis generis instrumentorum musica in remotissima spacia propagari posit » (par lequel toutes formes de musique instrumentale pouvaient être transmises à distance), Athanasius Kircher (1608-1680)
- 1684 __ « Method for making your thoughts known far away », Robert Hooke (1635-1703)
- 1783 __ Prospectus de dom Gauthey — transport sonore des informations : Télélogue, Don Gauthey (or Dom Gauthier or Gualtier) (1742-1809)
- ca 1790 __ Tubes acoustiques en Belgique
- 1796 __ « A Treatise concerning some Acoustic Instruments and the use of the Speaking Tube in Telegraphy », Gottfried Huth (1763–1818)
- ca 1800 __ Télégraphe au moyen du langage parlé, Dr Arnoldt (?)
- 1827 __ « On the transmission of Musical sounds through solid liner conductors and on their subsequent reciprocation », Charles Wheatstone (1802-1875)
- 1827 __ Solresol — Téléphonie musicale, Jean-François Sudre (1787-1862)
- 1831 __ Transmission of speech and music : Telephone, Charles Wheatstone (1802-1875)
- 1834 __ Téléphone acoustique dans le Théâtre de Florence, Antonio Meucci (1808-1889)
- 1837 __ Télégraphe électro-magnétique à cloches, Sibrandus Stratingh (1801-1870)
- 1838 __ Télégraphe acoustique, Biot et Arago
- 1840 __ Transmission électrique des sons, Charles Wheatstone (1802-1875)
- 1846 __ The Sounder - The "American Telegraph", Samuel (Finley Breese) Morse (1791–1872)
- 1849 __ Teletraphone, Telegrafo parlante, Antonio Meucci (1808-1889)
- ca 1850 __ Telettrofono, , Antonio Meucci (1808-1889)
- 1851 __ Telekouphonon, Francis Whishaw (1804-1856)
- 1854 __ Transmission électrique de la parole, Charles Bourseul (1829-1912)
- 1855 __ Concert téléphonique miniature, Charles Wheatstone (1802-1875)
- 1855 __ « Heliondé — or, Adventures in the Sun (Supernatural & occult fiction) », Sydney Whiting (?-1875)
- 1860 __ Musical notes transmitter (Telephone - appareil, permettant de transmettre à distance les sons et la voix), Johann Philipp Reis (1834-1874)
- 1860 __ Vibrations sonores produites à distance par l’électricité (le premier télégraphe harmonique), Abbé Laborde (?)
- 1870 __ Telettrofono, Antonio Meucci (1808-1889)
- 1871 __ Sound Telegraph — Patent caveat 3335, Antonio Meucci (1808-1889)
- 1874 __ Musical or Harmonic Telegraph (Télégraphe harmonique), Elisha Gray (1835-1901)
- 1874 __ Transmission of human speech — Ear Phonautograph & Harp Apparatus (Le Phonoautographe à oreille), Alexander Graham Bell (1847-1922)
- 1874 __ Telephone concert - Grand concert with Gray’s electric telephone (supposed Reis’s), Elisha Gray (1835-1901)
- 1875 __ « Improvement in Electric Telegraphs from transmitting musical tunes » (Specification forming parts of Letters Patent n°. 166,095, dated July 27, 1875; application filed January 19, 1875 - Completed by U.S. Patent n°. 166,096, (dated July 27, 1875), U.S. Patent n°. 173,460 (filed Jan 8, 1876, issued Feb 15, 1876), U.S. Patent n°. 173,618 (filed Jan 27, 1876, issued Feb 15, 1876), U.S. Patent n°. 175,971 (filed Jan 8, 1876, issued April 11, 1876), U.S. Patent n°. 186,340 (filed Jan 27, 1876, issued Jan 16, 1877), United States Patent Office), Elisha Gray (1835-1901)
- 1875 __ « Une Ville Idéale » — Concert en réseau par téléphone, Jules Verne (1828-1905)
- 1876 __ Telephone concert - Telephone demos with orchestras and musical instruments, Alexander Graham Bell (1847-1922), Thomas A. Watson (1854-1934)
- 1876 __ Telephone concert - Telephone tested for music between Boston and New York, Centennial Fourth of July, Alexander Graham Bell (1847-1922)
- 1877 __ Long Distance Telephone Concert, March 31st, Elisha Gray (1835-1901)
- 1877 __ Telephone Concert (Steinway Hall), April 2nd, Elisha Gray (1835-1901)
- 1877 __ Telephone Concert, ISO Philadelphia Academy Orchestra, Alexander Graham Bell (1847-1922)
- 1877 __ Public lectures and music on the telephone, Music Hall, Providence, Rhode Island, Apr 6th, Alexander Graham Bell (1847-1922)
- 1877 __ Telephone concert - « Aida » by telephone between New York and Philadelphia
- catégories :
- ↑Pausanias, 2, 27, 5 : texte grec, chapitre κζ' , éd. M. Clavier, 1821
- ↑S. E. Iakovidis, Guide des musées et des sites archéologiques d'Argolide, Ekdotike Athenon, 1978, p. 127-145
- ↑S. E. Iakovidis, Guide des musées et des sites archéologiques d'Argolide, Ekdotike Athenon, 1978, p. 127-145
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