listening, auditoria, audiences / écoute, auditeurs, auditoriums : — Studies —
AUDITORIAétude / studyEARLY WORKS (LAURIE ANDERSON)
|
Cette série explore les œuvres prenant la notion d'auditorium comme principe / This series is a study about works based on principles of auditoria. • COMPOSING THE NOW (Michel Waisvisz) - 2003 — read /lire • JULES VERNE - (Auditoires, Noise et Aventures Acoustiques / ''Audiences, Noise and Acoustic Adventures'') - XIX° — read /lire • BREATH (Gerald Shapiro) - 1971— read /lire • THE HANDPHONE TABLE (Laurie Anderson) - 1978— read /lire |
Page : — — [Introduction (in French)]
Pages : — — [The Handphone Table (1978)] — [Part 1 : 1971-1972] — [Part 2 : 1973-1974] — [Part 3 : 1975-1976] — [Part 4 : 1977-1978] — [Part 5 : 1979] —
(This study in five parts is in English with some passages in French)
— — (Cette étude comprenant les parties 1 à 5 est en anglais avec quelques parties en français)
Part 0 - Introduction |
- ► Introduction
Introduction(Edit)
• 1(Edit)
• 2(Edit)
• 3(Edit)
Si ses œuvres et performances ont su amener des aspects critiques et politiques, notamment par ses approches et ses récits autour de l’homme et ses techniques (les « nouvelles » technologies), de l’homme et son environnement, de l’homme dans la société, etc., en délivrant notamment vis-à-vis d’un monde technologisé, une sorte de « bordel libérateur » (selon Arnaud Labelle-Rojoux), on peut observer tout de même qu’à partir des années 80 — et ceci n’est pas lié à ses succès médiatiques à partir de 1981 avec O Superman (for Massenet) — cette chanson de plus de 8 minutes, sans doute la plus exigeante pour l’auditeur par sa mélodie hyper-minimaliste, répétitive et mécanique, mais dégageant par les images générées un charme magique et croissant, alors qu’elle pourrait au contraire lasser —, car quelques œuvres suivantes prouveront que l’engagement est réel : United States (1983), The End of the Moon (2004), etc. —, Laurie Anderson est plus éprise par ce qui apparaît des effets séducteurs des techniques et du spectacle visuel — elle appelle ses « spectacles », des « Kabuki de l’âge de pierre métissés de Bauhaus » —, qui délaissent le sens et décolorent ses engagements politiques et critiques, noient sa présence physique (essentielle dans ses premières performances), et qui amènent moins de décalages sonores par exemple tel qu’elles avaient pu avec invention le déployer auparavant (la Handphone Table, les violons modifiés, les altérations du langage et des comportements, etc. |
• 4(Edit)
D’où le fait qu’étudier ses œuvres de ses débuts, de 1971 à 1979, est essentiel pour déceler et articuler ses rapports à l’invention, à la création, au politique, au langage [on connaît son attrait (lié à sa formation artistique) de la philosophie (Wittgenstein) et de la phénoménologie (Merleau-Ponty), amenant une réflexion sur la confrontation du corps à l’esprit, et aux mythes, notamment celui technologique], etc. et le sens d’une telle démarche. — Nota : c’est le cas de toutes les études présentes sur ce site —. Le rapport au succès médiatique, aux machines qui créent l’adhésion (et la consommation) du public, n’est pas seulement ancré sur l’accès à des choses faciles, festives, mâchées, pas complexes (ne demandant pas de (trop) réfléchir (sinon c’est élitiste, réservé qu’à certains, comme si réfléchir et se questionner n’était pas le lot de tout un chacun), permettant de divertir sans ennuyer, sans avoir besoin de se questionner ou de comprendre, etc. n’est pas synonyme de perte de sens, et, on le voit, il est possible, comme le signale espièglement Arnaud Labelle-Rojoux, que peut-être demain le grand hit mondial sera les chants funèbres corses (sans que cela dénature la Corse), mais il est à remarquer, que ce qui s’écoutait il y a plusieurs années (10-20 ans) et était relayé par la radio par exemple, ont disparu complètement aujourd’hui. Si on reprend l’exemple de la radio, étaient diffusés auparavant les musiques traditionnelles et vivantes « classiques », notamment des diffusions de concerts (il y avait une émission consacrée à cela), les cours de Karlheinz Stockhausen ou les entretiens avec Giacinto Scelsi (et pas seulement une seule émission, mais plusieurs, des séries, diffusées durant une ou plusieurs semaines), etc. Chacun pouvait écouter ces émissions, ou tomber dessus par hasard (et soit éteindre, soit passer à autre chose), se faire une opinion, découvrir, etc. et, en tout cas, chacun pouvait savoir que cela existait et était contemporain à soi. Aujourd’hui, parce que faire des efforts d’aller vers des choses complexes est décrété impossible (barbant, ennuyeux, embarrassant pour tout membre d’un public, etc.), ces accès ont disparu. Cela est vrai pour les musiques traditionnelles classiques (l’émergence d’un Nusrat Fateh Ali Khan et la diffusion de ses musiques et interprétations serait sans doute quasi impossible aujourd’hui ; ceci est vrai aussi pour la musique de l’Inde du Nord, des musiques locales africaines, le charivari des musiques rara haïtiennes, etc.) — même si les riches parcours et mouvements d’aujourd’hui de ses musiques qui évoluent avec leurs contextes, trouvent des inventions, etc., n’apparaissent et ne sont nommées que comme de la « world music », ce qui les désactivent en quelque sorte, et parfois les dessèchent que pour des objectifs très commerciaux), pour la musique contemporaine et aussi pour le jazz dans ses formes les plus explorantes (suite au free-jazz, etc.). Un large pan des années 50 à 80 a disparu, n’est plus accessible, tout comme ses héritages aujourd’hui, qui restent riches, vivants, etc. Tout le monde pourrait croire que cela a disparu, n’a rien donné, était trop proches de limites, de libérations, etc. qui n’ont créé que des fantasmes et des utopies dont personne n’aurait besoin aujourd’hui, etc. (il faudrait aussi réfléchir à cela, du côté de la littérature, du cinéma, de la danse, etc.). Avoir une pratique ou une réflexion ou une pensée critique aujourd’hui, c’est-à-dire, il est vrai, qui explore ses propres limites, et, de surcroît, rend visible et lisible l’environnement et les aspects de celui-ci, dans lequel elle apparaît, émerge, se déploie et se débat — prendre ce terme dans tous les sens possibles —, aurait une connotation négative voire même contre-productive et anti-constructive. |
Sources : extraits de Arnaud Labelle-Rojoux, L'Acte pour l'Art, Éditions Al Dante, 2004, et différents articles et études.
Next — The Handphone Table (1978) | Part 1 : 1971-1972(Edit)
Page : — — [Introduction (in French)]
Pages : — — [The Handphone Table (1978)] — [Part 1 : 1971-1972] — [Part 2 : 1973-1974] — [Part 3 : 1975-1976] — [Part 4 : 1977-1978] — [Part 5 : 1979] —