On extended, boundless, vibratory and in-the-now sympathy music
http://jeromejoy.org/
|| NEWS
|| BIO
| SHOWS
| CATALOG
|| PROJE
(C)
TS
| MP3s
| CDs
| VIDEOS
|| BIBLIO
| STUDIES
| DOCUMENTATION
| PH.D.
| EDU
| COLLECTIVE JUKEBOX
| NOCINEMA.ORG
| CONCERTS FILMS
|| AUDITO
| QWAT?
|| home
| contact
|
| 🔎
|
Last changed - French time: 2016/07/26 04:00
>
Recent changes
B
I
U
S
link
image
code
HTML
list
Show page
Syntax
!!8. HARMONIE ET « NOISE » * ''« ^[...^] À mon avis, la musique est un art inférieur qui s’adresse à un sens inférieur. Au contraire, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture, de littérature, aucun animal n’en subit le charme, et on n’a jamais vu même les plus intelligents se montrer émus devant un tableau ou à l’audition d’une tirade de poète ! ^[...^] » {small}[« Le Village Aérien » (1899)|JV1899Village]{/small}'' {br}{br} '__note annexe__' :{br} ''Il faut se rappeler Honoré de Balzac dans son livre '__[Gambara (1837)|JV1837Balzac.fr]__' ''{footnote}{small}« ^[...^] La musique est tout à la fois une science et un art. Les racines qu'elle a dans la physique et les mathématiques en font une science ; elle devient un art par l'inspiration qui emploie à son insu les théorèmes de la science. Elle tient à la physique par l'essence même de la substance qu'elle emploie : le son est de l'air modifié ; l'air est composé de principes, lesquels trouvent sans doute en nous des principes analogues qui leur répondent, sympathisent et s'agrandissent par le pouvoir de la pensée. Ainsi l'air doit contenir autant de particules d'élasticités différentes, et capables d'autant de vibrations de durées diverses qu'il y a de tons dans les corps sonores, et ces particules perçues par notre oreille, mises en œuvre par le musicien, répondent à des idées suivant nos organisations. Selon moi, la nature du son est identique à celle de la lumière. Le son est la lumière sous une autre forme : l'une et l'autre procèdent par des vibrations qui aboutissent à l'homme et qu'il transforme en pensées dans ses centres nerveux. La musique, de même que la peinture, emploie des corps qui ont la faculté de dégager telle ou telle propriété de la substance-mère, pour en composer des tableaux. En musique, les instruments font l'office des couleurs qu'emploie le peintre. Du moment où tout son produit par un corps sonore est toujours accompagné de sa tierce majeure et de sa quinte, qu'il affecte des grains de poussière placés sur un parchemin tendu, de manière à y tracer des figures d'une construction géométrique toujours les mêmes, suivant les différents volumes du son, régulières quand on fait un accord, et sans formes exactes quand on produit des dissonances, je dis que la musique est un art tissu dans les entrailles même de la Nature. La musique obéit à des lois physiques et mathématiques. Les lois physiques sont peu connues, les lois mathématiques le sont davantage ; et, depuis qu'on a commencé à étudier leurs relations, on a créé l'harmonie, à laquelle nous avons dû Haydn, Mozart, Beethoven et Rossini, beaux génies qui certes ont produit une musique plus perfectionnée que celle de leurs devanciers, gens dont le génie d'ailleurs est incontestable. Les vieux maîtres chantaient au lieu de disposer de l'art et de la science, noble alliance qui permet de fondre en un tout les belles mélodies et la puissante harmonie. Or, si la découverte des lois mathématiques a donné ces quatre grands musiciens, où n'irions-nous pas si nous trouvions les lois physiques en vertu desquelles (saisissez bien ceci) nous rassemblons, en plus ou moins grande quantité, suivant des proportions à rechercher, une certaine substance éthérée, répandue dans l'air, et qui nous donne la musique aussi bien que la lumière, les phénomènes de la végétation aussi bien que ceux de la zoologie ! Comprenez-vous ? Ces lois nouvelles armeraient le compositeur de pouvoirs nouveaux en lui offrant des instruments supérieurs aux instruments actuels, et peut-être une harmonie grandiose comparée à celle qui régit aujourd'hui la musique. Si chaque son modifié répond à une puissance, il faut la connaître pour marier toutes ces forces d'après leurs véritables lois. Les compositeurs travaillent sur des substances qui leur sont inconnues. Pourquoi l'instrument de métal et l'instrument de bois, le basson et le cor, se ressemblent-ils si peu tout en employant les mêmes substances, c'est-à-dire les gaz constituants de l'air ? Leurs dissemblances procèdent d'une décomposition quelconque de ces gaz, ou d'une appréhension des principes qui leur sont propres et qu'ils renvoient modifiés, en vertu de facultés inconnues. Si nous connaissions ces facultés, la science et l'art y gagneraient. Ce qui étend la science étend l'art. Eh ! bien, ces découvertes, je les ai flairées et je les ai faites. Oui, dit Gambara en s'animant, jusqu'ici l'homme a plutôt noté les effets que les causes ! S'il pénétrait les causes, la musique deviendrait le plus grand de tous les arts. N'est-il pas celui qui pénètre le plus avant dans l'âme ? Vous ne voyez que ce que la peinture vous montre, vous n'entendez que ce que le poëte vous dit, la musique va bien au delà : ne forme-t-elle pas votre pensée, ne réveille-t-elle pas les souvenirs engourdis ? Voici mille âmes dans une salle, un motif s'élance du gosier de la Pasta, dont l'exécution répond bien aux pensées qui brillaient dans l'âme de Rossini quand il écrivit son air, la phrase de Rossini transmise dans ces âmes y développe autant de poëmes différents : à celui-ci se montre une femme longtemps rêvée, à celui-là je ne sais quelle rive le long de laquelle il a cheminé, et dont les saules traînants, l'onde claire et les espérances qui dansaient sous les berceaux feuillus lui apparaissent ; cette femme se rappelle les mille sentiments qui la torturèrent pendant une heure de jalousie ; l'une pense aux vœux non satisfaits de son cœur et se peint avec les riches couleurs du rêve un être idéal à qui elle se livre en éprouvant les délices de la femme caressant sa chimère dans la mosaïque romaine ; l'autre songe que le soir même elle réalisera quelque désir, et se plonge par avance dans le torrent des voluptés, en en recevant les ondes bondissant sur sa poitrine en feu. La musique seule a la puissance de nous faire rentrer en nous-mêmes ; tandis que les autres arts nous donnent des plaisirs définis. Mais je m'égare. Telles furent mes premières idées, bien vagues, car un inventeur ne fait d'abord qu'entrevoir une sorte d'aurore. Je portais donc ces glorieuses idées au fond de mon bissac, elles me faisaient manger gaiement la croûte séchée que je trempais souvent dans l'eau des fontaines. Je travaillais, je composais des airs, et après les avoir exécutés sur un instrument quelconque, je reprenais mes courses à travers l'Italie. ^[...^] » ''(Honoré de Balzac, « Gambara »)''{/small}{/footnote}'', Ernst Theodor Amadeus Hoffmann dans '__[« Le Conseiller Krespel » (1817)|JV1817Hoffmann]__' ''{footnote}{small}« ^[...^] Le timbre de la voix d’Antonia était tout particulier et étrange, il ressemblait tantôt au murmure de la harpe éolienne, tantôt au chant sonore du rossignol. Les tons en paraissaient ne pouvoir se développer dans l’espace trop étroit d’une poitrine humaine. ^[...^] » ''(E.T.A. Hoffmann, « Le Conseiller Krespel »''{/small}{/footnote}'' et dans '__[« L'Homme au Sable » (1815)|http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Homme_au_sable]__' ''{footnote}{small}http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Homme_au_sable {/small}{/footnote}'', et Villiers de L'Isle Adam dans '__[« L'Ève Future » (1886)|http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99%C3%88ve_future]__' ''{footnote}{small}http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99%C3%88ve_future {br}http://www.gutenberg.org/files/26681/26681-h/26681-h.htm (english version){/small}{/footnote}. {br}{br}{br} * pour '''une musique de l'avenir''' : **''— Que veux-tu, mon ami, nous en sommes arrivés là par la force des choses ; au siècle dernier, un certain Richard Wagner, une sorte de messie qu'on n'a pas assez crucifié, fonda la musique de l'avenir, et nous la subissons ; de son temps, on supprimait déjà la mélodie, il jugea convenable de mettre également l'harmonie à la porte, et la maison est restée vide.'' {small}([« Paris au XXème Siècle » (1863)|JV1863Paris]){/small} **''sous prétexte de formules nouvelles, une partition ne se compose plus que d'une phrase unique, longue, filante, infinie.'' {small}([« Paris au XXème Siècle » (1863)|JV1863Paris]){/small} **''ces symphonies naturelles que n’eût pas désavouée un compositeur de l’avenir'' {small}([« Les Enfants du Capitaine Grant » (1865)|JV1865Grant]){/small} **''Mais jamais un musicien n’osera mettre pareil sujet en musique ! ^[...^] Quel compositeur prétendrait faire vibrer de telles cordes !... Et pourtant qui sait ?... Dans l’avenir ?...'' {small}([« Monsieur Ré-dièze et Mme Mi-bémol » (1893)|JV1893Bemol]){/small} * '''la comparaison avec le chaos, la cacophonie et le charivari''' (et le rapport à l'harmonie ; Michel Serres parle de la « noise » {small}^[In Michel Serres, ''Genèse'', Paris: Éditions Grasset et Fasquelle, 1982^]{/small}) créant ainsi des musiques ["étranges"|JV1875Strogoff] ; **de nombreux orchestres chez Jules Verne perdent le contrôle ***''Mais bientôt, le chef d’orchestre ne se sent plus maître de ses exécutants'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} ***''Le bâton du chef n’est plus qu’un morceau brisé sur le pupitre du souffleur ! Les cordes des violons sont rompues et les manches tordus ! Dans la fureur, le timbalier a crevé ses timbales ! Le contrebassiste est juché sur le haut de son édifice sonore ! La première clarinette a avalé l’anche de son instrument, et le second hautbois mâche entre ses dents ses languettes de roseau ! La coulisse du trombone est faussée, et enfin, le malheureux corniste ne peut plus retirer sa main, qu’il a trop profondément enfoncée dans le pavillon de son cor !'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} **ou des harmonies se retrouvent tronquées : ***''Les basses manquaient quand ils se portaient sur bâbord, et les hautes, quand ils penchaient sur tribord. De là des trous dans l’harmonie ou des vides dans la mélodie'' {small}([« Une Ville Flottante » (1871)|JV1871VilleFlottante]){/small} ***''Et tout ce manège s’accomplit au son d’une musique aigre et susurrante, grâce à une serinette à laquelle manquaient nombre de dièzes et de bémols'' {small}([« P'tit Bonhomme » (1891/92)|JV1891Bonhomme|){/small} ***''Pour économiser les notes, il n’a fourré dans sa boîte ni les ut ni les sol dièzes !'' {small}([« Le Village Aérien » (1899)|JV1899Village]){/small} **ou explorées (jusqu'à la microtonalité et au « drone » en passant par des gammes pentatoniques -- les fameuses touches noires du piano -- liées aux musiques folkloriques{footnote}{small}« Voyage à Reculons en Angleterre et en Écosse » (1859){/small}{/footnote}) : ***''« Petit malheureux, tu ne sais donc pas ce que c’est qu’un comma, ce huitième de ton qui différencie le ré dièze du mi bémol, le la dièze du si bémol, et autres ? Ah ça ! est-ce que personne ici n’est capable d’apprécier des huitièmes de ton ? Est-ce qu’il n’y a que des tympans parcheminés, durcis, racornis, crevés dans les oreilles de Kalfermatt ? »'' {small}([« Monsieur Ré-dièze et Mme Mi-bémol » (1893)|JV1893Bemol]){/small} ***''l’archet à la main, il est prêt à extraire toutes les voix emmagasinées dans cette carcasse sonore. Presque aussitôt, ses camarades sont prêts à le suivre jusqu’aux dernières limites de l’art.'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} ***''sous prétexte de formules nouvelles, une partition ne se compose plus que d'une phrase unique, longue, filante, infinie.'' {small}([« Paris au XXème Siècle » (1863)|JV1863Paris]){/small} **des instruments créés : ***''quels instruments ! D’après un procédé hongrois, deux cent pianos mis en communication les uns avec les autres, au moyen du courant électrique, jouaient ensemble sous la main d’un seul artiste ! un piano de la force de deux cents pianos.''' {small}([« Paris au XXème Siècle » (1863)|JV1863Paris]){/small} ***''Et ce fut un indescriptible enthousiasme à la vue de ces marionnettes mouvantes, que l’on appelle en termes du métier des « danso-musicomanes ».'' {small}([« P'tit Bonhomme » (1891/92)|JV1891Bonhomme]){/small} ***''– Eh ! ce qui lui manque, monsieur le curé, c’est précisément un registre que j’ai inventé, et dont je cherchais à doter ces instruments. – Lequel ? – Le registre des voix enfantines, répliqua le singulier personnage en redressant sa longue taille. Oui ! j’ai imaginé ce perfectionnement. Ce sera l’idéal, et alors mon nom dépassera les noms des Fabri, des Kleng, des Erhart Smid, des André, des Castendorter, des Krebs, des Müller, des Agricola, des Kranz, les noms des Antegnati, des Costanzo, des Graziadei, des Serassi, des Tronci, des Nanchinini, des Callido, les noms des Sébastien Erard, des Abbey, des Cavaillé-Coll...'' {small}([« Monsieur Ré-dièze et Mme Mi-bémol » (1893)|JV1893Bemol]){/small} ** ou encore la musique est soumise au désordre et à la saturation : ***''Et cela, sans se soucier du bruit qui se faisait autour d’elle, ni des autres pianos résonnant dans les salons voisins, ni des maussades enfants qui venaient à coups de poing écraser des accords sur ces octaves inoccupées ! Pendant ce concert, les assistants prenaient au hasard les livres épars çà et là sur les tables. Un d’eux y rencontrait-il un passage intéressant, il le lisait à voix haute, et ses auditeurs, écoutant avec complaisance, le saluaient d’un murmure flatteur. ^[...^]'' {small}([« Une Ville Flottante » (1871)|JV1871VilleFlottante]){/small} ***''Mais quelle musique et quelle méthode ! Des miaulements, des gloussements, sans mesure et sans tonalité, s’élevant en notes aiguës jusqu’aux dernières limites de perception du sens auditif !'' {small}([« Les Tribulations d'un Chinois en Chine » (1878)|JV1878Tribulations]){/small} ***''Le chef de ce charivarique orchestre'' {small}([« Les Tribulations d'un Chinois en Chine » (1878)|JV1878Tribulations]){/small} ***''Et les instruments de l’orchestre forain qui mêlaient leurs notes dans un épouvantable concert, un vacarme charivarique, le piston rivalisant avec le trombone, le tambour donnant la réplique à la grosse caisse ! Cornélia était non moins furieuse que ses enfants d’entendre de si assourdissantes cacophonies'' {small}([« César Cascabel » (1889)|JV1889Cascabel]){/small} ***''Les instruments à vent ont une tendance à presser les mouvements, et il faut les refréner d’une main ferme, car ils prendraient l’avance sur les instruments à cordes ; ce qui, au point de vue harmonique, produirait un effet regrettable'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} ***''Ce qu’une admirable exécution n’a pu obtenir, c’est ce charivari qui l’obtient.'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} ** ou finalement lorsque les appareils "déraillent" : ***''tandis que l’appareil fonctionnait encore, et enregistrait, sans qu’elle s’en doutât, ses imprudentes paroles ! Servantes et valets, défiez-vous des phonographes !'' {small}([« Les Tribulations d'un Chinois en Chine » (1878)|JV1878Tribulations]){/small} ** ou lorsque l'interprétation ne suit plus les règles de la partition, pour une raison ou une autre, ou se retrouve « modulée » de manière singulière : ***''Mais il faut dire que les compositeurs n’eussent jamais pu reconnaître leurs œuvres, tant les « mouvements » en étaient changés ^[...^] tant l’exécution de ces chefs-d’œuvre était lente. Les vivace, au théâtre de Quiquendone, flânaient comme de véritables adagio. Les allegro se traînaient longuement, longuement. Les quadruples croches ne valaient pas des rondes ordinaires en tout autre pays. ^[...^] l’air rapide de Figaro, à son entrée au premier acte du Barbier de Séville, se battait au numéro trente-trois du métronome et durait cinquante-huit minutes, ^[...^] ^[les artistes^] obéissaient fidèlement à l’archet du chef d’orchestre, qui, dans les allegro, ne battait jamais plus de huit mesures à la minute ^[...^] avec une lenteur majestueuse, qui eût fait bondir l’illustre Meyerbeer ^[...^] ce récitatif de trente-sept mesures durait juste trente-sept minutes'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} ***''Le quatrième acte des Huguenots, qui durait autrefois six heures d’horloge, commencé, ce soir-là, à quatre heures et demie, était terminé à cinq heures moins douze. Il avait duré dix-huit minutes !'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} ***''Soit ! recommençons, mais toi, Yvernès, joue en ré, toi, Frascolin, en mi, toi, Pinchinat, en sol. Moi, je reste en si bémol, et, maintenant, à tour de bras ! » Quelle cacophonie ! Quel déchirement des tympans ! Voilà qui rappelle bien cet orchestre improvisé, dirigé par le prince de Joinville, dans un village inconnu d’une région brésilienne ! C’est à croire que l’on exécute sur des « vinaigrius » quelque horrible symphonie, – du Wagner joué à rebours !…'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} ***''je n’ai jamais entendu jouer si faux avec tant de perfection.'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} ***''Mais peut-être l’orchestre l’enleva-t-il d’un mouvement un peu plus vif que ne le portent les indications du maître symphoniste – mouvement qui correspondait mieux aux dispositions de l’auditoire et aussi du décédé.'' {small}([« Le Testament d'un Excentrique » (1896/97)|JV1896Excentrique]){/small} * tout en notant, de manière espiègle, des conséquences sur notre propre anatomie et morphologie, car l'écoute de la musique et de son évolution (de langage, d'imprégnation avec le bruit, de plus en plus inharmonique, de disposition à être perturbée par la « noise » du monde, jusqu'à devenir « noise » elle-même, etc.), ainsi que le développement de nos appareils auditifs, étendus et augmentés, causent "étrangement" l''''hypertrophie''' des oreilles : **''vous avez dû remarquer quelles grandes oreilles nous avons ! ^[...^] c'est la musique qui nous vaut de pareils appendices ; nous vivons dans un siècle de tympans racornis et d'ouïes faussées. Vous comprenez bien qu'on ne s'introduit pas impunément pendant un siècle du Verdi ou du Wagner dans les oreilles sans que l'organe auditif ne s'en ressente.'' {small}([« Paris au XXème Siècle » (1863)|JV1863Paris]){/small} **''Ses oreilles n’avaient certainement pas la possibilité de se mouvoir comme celles des animaux qui sont pourvus de grands pavillons auditifs ; mais, puisque les savants ont constaté que les oreilles humaines ne sont « qu’à peu près » immobiles, on aurait eu le droit d’affirmer que celles du susdit Anglais, se dressant, se tordant, s’obliquant, cherchaient à percevoir les sons d’une façon quelque peu apparente pour le naturaliste.'' {small}([« Michel Strogoff » (1875)|JV1875Strogoff]){/small} * même si : **''ce qui prouve, messieurs, que l’oreille n’est pas l’organe indispensable au musicien. C’est par le cœur, c’est par lui seul qu’il entend ! Et Beethoven ne l’a-t-il pas prouvé dans cette incomparable symphonie dont je vous parlais, composée alors que sa surdité ne lui permettait plus de percevoir les sons ?'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} * et pourtant, les corps peuvent devenir des machines organiques musicales et instrumentales : "Dans le singulier bourg de Kalfermatt, tous les personnages se trouvent ''métamorphosés en instruments''" (François Raymond){footnote}{small}François Raymond. ''Ibid''.{/small}{/footnote}. **''N’ayant pu ajuster son appareil, c’est avec les enfants de la maîtrise qu’il a composé le registre des voix enfantines, et quand le souffle nous arrivera par la bouche des tuyaux, chacun donnera sa note ! ^[...^] Je ne suis plus qu’un instrument dans la main de l’organiste. La touche qu’il possède sur son clavier, c’est comme une valve de mon cœur qui s’entrouvre...'' {small}([« Monsieur Ré-dièze et Mme Mi-bémol » (1893)|JV1893Bemol]){/small} * ou métaphoriquement, il faut "harmoniser" et ramener à l'harmonie : **''– Phina, dit-il gravement, il ne faut jamais rester sur la « sensible ! » Et, de son gros doigt qui s’abattit verticalement sur une des touches, il fit résonner un « la » naturel'' {small}([« L'École des Robinsons » (1881)|JV1881Robinsons]){/small} **''Et pourquoi des musiciens n’auraient-ils pas demandé leur salut à la musique ? Est-ce que les pierres, mues par les accords d’Amphion, ne venaient pas d’elles-mêmes se ranger autour de Thèbes ? Est-ce que les bêtes féroces, apprivoisées par ses inspirations lyriques, n’accouraient pas aux genoux d’Orphée ?'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} **''L’espace s’emplit d’une sublime harmonie, et, à moins d’être sourds, comment des êtres humains pourraient-ils résister ?'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} * voire même lorsque les perturbations agissent sur notre état de manière bénéfique (dans le cas ci-dessous de l'influence du "gaz oxy-hydrique" qui après avoir modifié les habitudes musicales, regénère les aptitudes à la création) ou lorsque la musique est vue comme une pharmacopée **''Cette surexcitation, dont la cause nous échappe jusqu’ici, amena des régénérescences physiologiques, auxquelles on ne se serait pas attendu. Des talents, qui seraient restés ignorés, sortirent de la foule. Des aptitudes se révélèrent. Des artistes, jusque-là médiocres, se montrèrent sous un jour nouveau.'' {small}([« Une Fantaisie du Docteur Ox » (1865)|JV1865Ox]){/small} **''Et alors Calistus Munbar de se lancer à perte de vue dans des considérations transcendantes sur la musique, considérée, non seulement comme une des manifestations de l’art, mais comme agent thérapeutique. ^[...^] Ce système les entretient en un parfait état de santé. La musique exerçant une action réflexe sur les centres nerveux, les vibrations harmoniques ont pour effet de dilater les vaisseaux artériels, d’influer sur la circulation, de l’accroître ou de la diminuer, suivant les besoins. Elle détermine une accélération des battements du cœur et des mouvements respiratoires en vertu de la tonalité et de l’intensité des sons, tout en étant un adjuvant de la nutrition des tissus.'' {small}([« L'Ile à Hélice » (1895)|JV1895Helice]){/small} Finalement on tend beaucoup l'oreille dans les romans de Jules Verne. ---- {br}{br}
Password
Summary of changes
↓
↑
العربية
Čeština
Deutsch
Schweizerdeutsch
English
Esperanto
Español
Suomi
Français
עברית
Hrvatski
Magyar
Italiano
Nederlands
Português
Português brasileiro
Slovenština
臺灣國語
downloads
> Download mp3s
> Download videos
> Download texts
> Academia.edu
[
Edit
] [
History
]
[UP]
[
List of all pages
] [
Create page
] [
Erase cookies
]
1995/2020 — Powered by
LionWiki 3.1.1
— Thanks to Adam Zivner — webmaster & webdesign : Jérôme Joy — Author : Jérôme Joy — Any material is under copyleft
©
with in-line & in-text attributions —
http://jeromejoy.org/
— Hosted by
nujus.net
NYC since 2007, and by
The Thing
NYC (between 1995-2007 — Thanks to
Wolfgang Staehle and the Thing team
).